La guerre de 1870, qui met notamment fin au Second Empire français, est déclarée le 19 juillet 1870 par l’empereur français Napoléon III (1808-1873) à la Prusse du chancelier Bismarck (1815-1898). Ce conflit franco-allemand est relativement absent des programmes scolaires alors qu’il a des répercussions considérables à l’échelle européenne et qu’il suscite même les prémices des deux conflits mondiaux du XXe siècle.
La guerre de 1870 trouve ses origines dans la vacance du trône d’Espagne en 1868 suite à la destitution de la reine Isabelle II, partie en exil à Paris en raison de la révolution espagnole. Le pays lance alors une candidature aux dynasties du continent afin de régner sur l’Espagne. Pour des raisons stratégiques, Napoléon III s’oppose au choix du jeune prince prussien Léopold de Hohenzollern (1835-1905), l’empereur des Français s’inquiétant d’un encerclement de la France par des territoires fédérés à la Prusse.
Durant cette même période, la Prusse continentale et son armée moderne sont dirigées par le chancelier allemand Otto Von Bismarck, nommé le «chancelier de fer » et vainqueur de la guerre opposant la Prusse à l’Autriche. Grâce à ses victoires, le Chancelier de fer étend considérablement le territoire prussien.
En France, le ministre des Affaires étrangères Agénor de Gramont (1819-1880) déclare à l’Assemblée le 6 juillet 1870 que le gouvernement français ne tolérera pas qu’une puissance étrangère place un de ses princes sur le trône de Charles Quint (1500-1558). Une demande de retrait de la candidature du prince prussien au trône d’Espagne est faite au roi de Prusse Guillaume Ier (1797-1888) qui s’exécute.
Cependant, la presse et les dirigeants français maintiennent la pression, imposant un ultimatum à la Prusse afin que le royaume renonce à son ambition sur le territoire espagnol. Le climat politique houleux dans de nombreux pays tels que la Belgique et l’Angleterre pousse la France à déclarer cette guerre. La provocation de la « dépêche d’Ems » par Bismarck est le détonateur de cette déclaration de guerre.
Après 6 semaines de conflit, Napoléon III est fait prisonnier lors la bataille de Sedan le 2 septembre 1870. A Paris, quelques hommes politiques, dont Gambetta (1838-1882) profitent de cette défaite pour changer de régime, abolir le Second Empire et proclamer la Troisième République le 4 septembre 1870. La guerre se poursuit néanmoins et notamment un très long siège de Paris par l’armée allemande. Le 28 janvier 1871, la signature de l’armistice met fin aux hostilités, dix jours après la proclamation de l’Empire allemand dans la Galerie des glaces du château de Versailles : le roi de Prusse Guillaume Ier devient Empereur d’Allemagne. Mais l’armée prussienne reste sur le territoire français jusqu’à la signature du traité de paix à Francfort le 10 mai 1871 qui officialise l’annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine par l’Allemagne nouvellement unifiée. Entre temps, la France connaît une terrible guerre civile, la « Commune de Paris », qui dure de mars à mai 1871.
La chute du Second Empire d’une part et la perte de l’Alsace-Lorraine au profit d’un État national allemand naissant d’autre part, meurtrit profondément la nation française. Cette amputation du territoire suscite de la part des Français des rancœurs immenses et sera l’un des fondements de la Première Guerre mondiale.
Les documents présentés dans cette galerie illustrent l’occupation allemande dans le territoire de l’actuel Val-d’Oise, alors département de Seine-et-Oise. Les documents présentés ici et témoignant du conflit sur le territoire valdoisien sont conservés pour certains à la Direction des Archives départementales du Val-d’Oise et pour d’autres aux Archives départementales des Yvelines.
Direction des Archives départementales du Val-d'Oise
Mai 2020
Pour en savoir plus
Orientations bibliographiques
DELFORGE, Estelle. Vivre dans le Val-d’Oise durant la guerre de 1870-1871. Cergy-Pontoise : Université de Cergy-Pontoise, 2015, 112 p. (Mémoire en Histoire et civilisation). [BIB D1851]
VOGEL, Jakob, « Conflit franco-prussien ou enjeu européen ? », L’Histoire. Paris : Sophia publications, 469, mars 2020, p. 30. [REV117/469/2020]
HEINZEN, Jasper, « La guerre oubliée », L’Histoire. Paris : Sophia publications 469, mars 2020, p. 58. [REV117/469/2020]
LE RONNE, Paul-Ernest, « Les Prussiens à Magny-en-Vexin », Les cahiers de la SHGB. Le Coudray-Saint-Germer : SHGBE, 30, 1992, 60 p. [REV172]
BOTTO, René, « L’histoire du général Mathias Horix de Valdan», L’Isle-Adam, Les cahiers de l’Histoire. L'Isle-Adam : Les cahiers de l'Histoire numéro spécial, 13, 2016, 56 p. [PER621/12/2016]
Fonds d’archives
Archives communales déposées.[E-dépôt]
Cartes postales, XIX-XXe siècles[30 Fi]
Affiches, XVIIIe-XXIe siècle. [17 Fi] :
Préparation et recrutement militaires [1 R]
Archives privées conservées aux Archives départementales [1 J], [5 J], |6 J]
Sitographie (mars 2020)