L'origine des girouettes se perd dans la nuit des temps. Vitruve, dans son ouvrage De l'architecture, en attribue l'idée à Andronicus de Cyrrhus, architecte de La tour des vents édifiée à Athènes au Ier siècle avant Jésus Christ. Ce dernier aurait fait coiffer l'édifice d'une girouette en bronze ornée d'un triton, afin que la tour éponyme indique la direction des vents. D'autres théories, peu étayées, voient en Léonard de Vinci (1452-1519) le créateur de la girouette. Or dès la fin du XIVe...

Voir la suite

L'origine des girouettes se perd dans la nuit des temps. Vitruve, dans son ouvrage De l'architecture, en attribue l'idée à Andronicus de Cyrrhus, architecte de La tour des vents édifiée à Athènes au Ier siècle avant Jésus Christ. Ce dernier aurait fait coiffer l'édifice d'une girouette en bronze ornée d'un triton, afin que la tour éponyme indique la direction des vents. D'autres théories, peu étayées, voient en Léonard de Vinci (1452-1519) le créateur de la girouette. Or dès la fin du XIVe siècle ou le début du XVe, une girouette peinte aux armes de Robert le Gallois d'Auney coiffe pourtant bien la tour-porte nord du château d'Orville. Il n'est alors pas donné à tous de pouvoir installer une telle décoration au gré du vent et de ses envies. En effet, l'instrument météorologique est d'abord un signe extérieur de noblesse : il constitue un privilège dont la forme varie selon le rang du porteur. Ainsi, les seigneurs bannerets ont le droit d'édifier des girouettes portant des fanions carrés, rappelant la forme de leur bannière.
La Révolution emporte ce privilège avec elle. Le décret n°176 du 13 avril 1791 sur l'abolition des droits féodaux permet désormais à chacun de placer des girouettes « à son gré et dans telle forme qu'il jugera à propos ».
Au XIXe siècle, portée par les Français qui s'emparent de ce droit, la girouette connaît un âge d'or. Elle se met à adopter toutes les formes et tous les sujets, animaux, bêtes fantastiques, ou encore loisirs du propriétaire de la maison. En représentant des activités professionnelles, à l'instar de l'enseigne, elle permet au quidam d'identifier l'artisan ou le commerce qu'il recherche. Les sujets champêtres ne sont pas oubliés et pour les cultivateurs, au-delà de sa fonction décorative, la girouette reste un auxiliaire météorologique précieux pour qui veut soigner ses cultures.
Tombée en désuétude au cours du XXe siècle, la girouette ne désarme pas pour autant et reste fabriquée par quelques irréductibles.
Les girouettes font aussi tourner la tête de l'Inventaire et c'est à travers une sélection issue de ses collections, que nous vous emmenons prendre l'air en suivant les girouettes du Val d'Oise et de l'Oise.

Sébastien Porcheret, Service Patrimoine
Direction des Archives départementales du Val-d’Oise
Juillet 2023