Des devises originales Le texte de la devise est parfois réfléchi avec soin, en veillant aux résonances qu’il peut évoquer. Un chirographe de 1136, conservé aux Archives départementales de la... ...
Des devises originales Le texte de la devise est parfois réfléchi avec soin, en veillant aux résonances qu’il peut évoquer. Un chirographe de 1136, conservé aux Archives départementales de la Haute-Loire), stipulant qu’un sanctuaire auvergnat (Chanteuges) passe de la dépendance des chanoines de Brioude à celle des moines de La Chaise Dieu, présente pour devise un verset évangélique servant traditionnellement à justifier l’indissolubilité du mariage : « Quod Deus conjunxit, homo non separet » - « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Matthieu 19, 6). Le rédacteur a sans doute jugé la parole évangélique appropriée à un acte d’union institutionnelle, mais il y a fort à parier qu’il a aussi fait preuve d’humour : car c’est précisément en « séparant » les deux parties du chirographe qu’on procède à sa validation, et donc qu’on entérine l’union décrite dans l’acte. Les hommes et femmes du Moyen Âge pouvaient faire preuve d’humour et manier le paradoxe même à propos des écritures saintes.