Traduction de l'acte
« Au nom de la sainte et indivise Trinité, amen. Qu’il soit connu de tous, tant présents que futurs, que moi Mathieu, comte de Beaumont, avec l’accord de la comtesse Eléonore ma femme et celui de Philippe mon frère, et Geoffroy, abbé du monastère Saint-Martin de Pontoise, avec l’accord du couvent dudit lieu, avons fait un échange ayant la teneur qui suit. L’abbé et le couvent me donnent leur grange de Bellay, et le bois et toutes les terres et tout ce qu’ils y possédaient, hormis la dîme de Fresnoy. Et en échange, moi M[athieu], comte de Beaumont, je donne aux moines de Saint-Aubin en perpétuelle aumône huit muids de froment et trois muids d’avoine sur la dîme de Boran. Quiconque fera le service de cette dîme rendra chaque année la part de dîme qui revient aux moines de Saint-Aubin et fera serment à Saint-Aubin en présence des moines que le blé de la dîme ne sera détérioré. S’il manque de la dîme, d’une manière ou d’une autre, au moulin qui est devant Saint-Aubin, on y remédiera en écartant tout prétexte. En outre, je leur donne tout ce que j’ai en dîme et champart à Chambly. Sur ces champart et dîme ils auront toute la justice, le repas, la fourniture de couverture et de draps, ils poseront des bornes en août, auront les droits de vente et les plaids (placita) jusqu’aux gages de bataille, mon droit de voirie étant sauf. Si quelqu’un fait violence aux moines au sujet de ce champart, il leur paiera cinq sous de beauvaisins d’amende. S’il ne veut pas [payer], moi je ferai en sorte qu’ils tiennent la terre en paix, jusqu’à paiement. Je leur donne aussi un arpent de terre, entièrement libre et quitte de toute voirie, cinq jugères de terre à côté dudit arpent et cinq jugères de terre ad Malum Pertusium, et toute la couture qui est à moi dans le val de Chambly. Sur toutes ces terres, je retiens pour moi la voirie, excepté sur l’arpent où ils feront leur grange. Sur ces terres, après avoir posé des bornes au bord de la route, ils feront des fossés et clôtures en deçà des bornes. Et pour que cela demeure valide, moi et la comtesse et l’abbé et le couvent munissons cette charte de l’autorité de nos sceaux. Fait publiquement en l’année de l’incarnation du Seigneur 1177. Du côté du comte, voici les témoins : Pierre de Boran, Thibaud de Morangles, Pierre de Ronquerolles, Noël de Bernes, Robert clerc et Gautier fils de Guiard. Du côté des moines : Philippe frère du comte, Guillaume de Platea, Pierre hideux, Pierre Bernuin, Guillaume neveu de l’abbé, Giroud serviteur.