Une maquette du « Haut Tertre » de Taverny

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Visiteurs devant la maquette, 2014, Musée archéologique départemental du Val-d'Oise.

Une maquette interactive à toucher et à manipuler au musée archéologique du Val d’Oise pour découvrir ce site à l’âge du Bronze, à l’âge du Fer et lors de la Première Guerre mondiale !

Un site aujourd’hui en forêt

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Carte de situation géographique et topographique du site, 2014, Musée archéologique départemental du Val-d'Oise.

Vue du site du haut Tertre (Taverny) en cours de fouille. © MADVO, 2010. (jpg - 2882 Ko)

Vue du site du haut Tertre (Taverny) en cours de fouille, 2010, Musée archéologique départemental du Val-d'Oise.

Sur l’extrémité ouest de la butte de Montmorency, se profilent sous le couvert végétal, les vestiges d’une fortification, dont les premières fondations remonteraient à l’âge du Bronze, il y a près de 3 200 ans. Constituée d’une immense levée de terre haute de 4 mètres et large de 16 mètres, précédée d’un vaste fossé, cette fortification vient fermer le plateau sur l’extrémité de la butte. Elle se poursuit sur tout le pourtour de l’éperon (promontoire rocheux), formant une véritable enceinte de hauteur s’étendant sur près d’un kilomètre de périmètre.

Une enceinte visible de loin (1 200 ans avant J.- C.)

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Gros plan de la maquette, 2014, MADVO.

Une enceinte de hauteur

En s’implantant sur la butte pour construire cette fortification, les hommes de l’âge du Bronze se sont naturellement servis des matériaux disponibles en sous-sols. La création du fossé est donc avant tout un moyen d’extraire localement ces matériaux utiles à l’édification d’une levée monumentale, constituée d’un immense tas de sable, recouvert d’argile, maintenu par un mur externe en pierre et probablement surmonté d’une palissade.

Une enceinte monumentale, pour quoi faire ?

Au regard d’une carte ancienne mentionnant le terme de « tertre » et de fosses exhumées dans les années 70 contenant des cendres et des charbons de bois, les archéologues penchent pour une interprétation funéraire du lieu. A cette époque, dans la partie nord-est de l’Europe, les pratiques funéraires consistaient à incinérer les défunts et à déposer une partie des ossements dans des fosses en pleine terre, parfois recouvertes d’un tumulus ou tertre. Celle-ci est ensuite abandonnée.

Un enclos gaulois (200 ans avant J.- C.)

Un enclos quadrangulaire

L’enceinte monumentale apparaît profondément modifiée à l’âge du Fer, par les Gaulois cette fois, qui y aménagent un enclos quadrangulaire à l’intérieur. Adossé à la levée, cet enclos est également constitué d’une levée de terre, certes moins large mais tout aussi haute que celle de l’âge du Bronze. Elle est entourée d’un fossé extérieur, creusé en V, beaucoup plus étroit et peu profond.

Un enclos très fortifié, pour quoi faire ?

Cet enclos quadrangulaire présente un caractère fortifié surprenant, conduisant les archéologues à interpréter cet ensemble comme un probable habitat d’une élite gauloise locale, peut-être appartenant au peuple des Parisii, dont l’oppidum (ville fortifiée gauloise) a été découvert récemment à Nanterre.

 

Le camp retranché de Paris (1914)

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Plan de la fortification aux différentes époques, 2014, Musée archéologique départemental du Val-d'Oise.

Avec l’aménagement d’une batterie de six canons d’artillerie pointée sur Bessancourt au début de la Première Guerre mondiale, la levée de terre de l’âge du Bronze reprend du service. Comme l’atteste une carte de 1915, le site fortifié est intégré au « Camp retranché » de Paris, un dispositif militaire de défense déployé au nord-est de la capitale, notamment en forêt de Montmorency, pour contenir l’offensive allemande aux portes de Paris.

Si ces installations n’ont finalement pas été le lieu de confrontation, c’est parce que la première armée allemande de Von Kluck venant du nord, a dévié sa marche vers Meaux, au sud-est de la capitale. Les armées françaises et anglaises vont alors s’engager en septembre 1914 dans un affrontement décisif : la bataille de la Marne.

Céline Blondeau, Directeur
Musée archéologique départemental du Val-d'Oise

Pour en savoir plus

DUCOEUR, Gérard, « L'oppidum gaulois du Camp de César à Taverny (Val d'Oise) », Revue Archéologique de Picardie, n°1, 1983, p. 229-231. (consultable au Service départemental d’Archéologie du Val-d’Oise cote : 412 AFE)

TOUPET, Christophe ; BLONDEAU, Céline, « Le site du Haut Tertre de Taverny (Val d'Oise, Île-de-France) : un retranchement du Bronze final Iia », Bulletin de l’APRAB, n°10, Dijon : 2012, p. 35-36.