Voici quelques-unes des archives entrées en 2022 par don ou achat au gré des échanges avec des particuliers et de la veille sur les maisons et sites Internet de ventes.

De type folding (pliant), commercialisé en 1915 à près de deux millions exemplaires, l’innovation de l’Autographic de Kodak réside en l'utilisation d'une pellicule spéciale, sur laquelle il était possible de griffonner quelques mots au moyen d'un petit stylet métallique, au travers d'une trappe dorsale. Louis Senlecq (1880-1950), médecin et notable de L’Isle-Adam, réalisa des centaines de clichés durant la Grande Guerre servant de correspondance avec son épouse. Ses photographies présentent le quotidien du front et celui des hôpitaux de l’arrière. Le don d’une partie de ses papiers personnels, ses photographies et ses plaques de verre, a été fait par sa petite-fille Hélène Grange, au nom des descendants. 

Issu du contexte de politique nationale de contrôle de la main d’œuvre étrangère, ce registre indique pour chaque individu enregistré, outre son nom, les dates d'entrée et de sortie dans l’entreprise, la nationalité, le lieu et la date de naissance et la profession en cours. Il provient d’archives en déshérence de la ferme de Marly-la Ville découvertes par l’Institut national de recherches archéologiques préventives à la faveur d’un chantier de fouilles. Ce fonds, très lacunaire, présente la vie d’une exploitation agricole du Pays de France au XXe siècle, spécialisée dans la production betteravière afin d’approvisionner la sucrerie de Villeron.

La société Ladvocat et Darquet, installée rue Lévêque à Argenteuil en 1848, se spécialisa d'abord dans la production de fards pour noircir la barbe et les cheveux. Elle développa ensuite toute une gamme de lotions et de poudres pour le visage, telle que la fameuse Fleur de cygne, « grande découverte pour rajeunir de vingt ans ». Le parcours de cette petite entreprise de parfumerie préfigure l’aventure industrielle d’Argenteuil et du Val-d’Oise comme l’un des centres de la production de cosmétique au XXe siècle. 

La fête nautique du dimanche 29 juin 1913 fut organisée par le comité de la plage de L’Isle-Adam, sous le patronage du Touring club de France. Outre les autorités locales de L’Isle-Adam et de Parmain, la manifestation réunit diverses associations qui assurèrent des activités à destination d’un public tant mondain que populaire : inauguration du débarcadère, concours de bateaux décorés, bataille de fleurs, défilé de canots à moteur, exposition de camping avec mouvements de jeunesse (250 jeunes scouts et éclaireurs de France)…

Cette affiche grand format en couleurs invite les habitants à se divertir à l’occasion du deuxième festival des clowns de cirque organisé dans la cité thermale. Dans le cadre du théâtre du Casino, cette manifestation très sérieuse, réunissant les milieux du cirque, du music-hall mais aussi du cinéma et de la télévision décernait la Paillette d’or à la meilleure équipe de clowns de la soirée.

Parmi les diverses médailles acquises cette année, un grand nombre illustre la pratique sportive en Val-d’Oise, que ce soit à l’occasion d’une manifestation ou d’une commémoration, comme c’est ici le cas pour le centenaire de la Société nautique de l’Oise. Fondée en 1884 par Charles Esmenard (1837-1907), l’association apparaît comme le premier club sportif créé dans la région de Pontoise. Cette médaille représente une régate de huit de pointe, c’est-à-dire d’aviron à huit rameurs et un barreur, se déroulant sous les remparts de Pontoise, dont les armes, ainsi que celles de Saint-Ouen-l’Aumône, ont été aussi représentées.

Sébastien Langlois, Service du Patrimoine
Février 2023