Qui écrit ?
Jusqu’à la fin du XIe siècle, l’orateur tient une grande place dans le relais de l’information aux populations qui ne maîtrisent pas l'écriture pour la plupart. Mais la pratique écrite va considérablement se développer au XIIe siècle. Ce chirographe en est le témoin.
À l’exception de quelques membres de l’élite seigneuriale, la rédaction des actes est réservée au clergé. Le moine copiste porte sur ses épaules une lourde responsabilité puisqu’il s’agit de consigner par écrit des actes politiques, administratifs et juridiques. Il est en charge de la production des documents, depuis la préparation des supports jusqu’à la rédaction des textes. Ceux-ci suivent la plupart du temps une structuration codifiée respectant la parole des signataires. Bien que la forme soit rigoureuse, le copiste jouit d’une certaine liberté, influencée par les tendances en matière de calligraphie, ce qui explique que ce chirographe, document du XIIe siècle, soit rédigé en écriture gothique.