L'ostension de la Sainte Tunique à Argenteuil (Val-d'Oise) en 1934

Le centenaire du traité de Versailles du 28 juin 1919

Cartes postales des châteaux de Versailles et de Saint-Germain-en-Laye en 1919, ADVO, 6 J 111.

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Le député de Pontoise Honoré-Joseph Cornudet (1861-1938) a participé à la Conférence de Paris de 1919 pour les négociations des traités signés entre 1919 et 1920 en banlieue parisienne par les puissances belligérantes et mettant fin à la Première Guerre mondiale (1914-1918).

Le contexte de la paix après la Grande Guerre

Plusieurs cartes postales dans les papiers personnels de Joseph Cornudet conservés à la Direction des Archives départementales du Val-d’Oise sont datées du 28 juin 1919,jour de l’entrée en vigueur du traité de Versailles. On peut y voir notamment la salle où les conditions de paix furent remises aux Allemands et celle où les conditions de paix furent remises aux Autrichiens. Les cartes postales sont oblitérées « Congrès de la Paix ». Le Congrès de Paris s’ouvre en janvier 1919 et différents traités sont par la suite signés dans la banlieue ouest de Paris : le traité de Versailles avec l’Allemagne (28 juin 1919), le traité de Saint-Germain-en-Laye avec l’Autriche (10 septembre 1919), le traité de Neuilly-sur-Seine avec la Bulgarie (27 novembre 1919), le traité de Trianon avec la Hongrie (4 juin 1920) et le traité de Sèvres avec la Turquie (10 août 1920).

La remise des conditions de paix aux Allemands

Les conditions de paix sont remises aux Allemands par le président du Conseil français Georges Clemenceau, en présence de Thomas Woodrow Wilson, président des États-Unis, David Lloyd George,Premier ministre de Grande-Bretagne, Vittorio Emanuele Orlando, président du Conseil italien, Paul Hymans, ministre des Affaires étrangères de Belgique, et des représentants de toutes les puissances alliées et associées, à l’hôtel « Trianon Palace » de Versailles le 7 mai 1919, dans une salle qui porte désormais le nom de « Salle Georges Clemenceau ». Le choix de Versailles par les Français et les vainqueurs de la guerre répond à l’humiliation de la défaite de 1871 : en effet, après la perte de la guerre franco-allemande de 1870, la France a accepté que l’Empire allemand soit proclamé dans la Galerie des glaces du château de Versailles.

Versailles, témoin de la paix...

Le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, cinq ans jour pour jour après l’attentat de Sarajevo du 28 juin 1914, règle le sort de l’Allemagne, considérée comme l’unique responsable de la guerre. Outre l’Alsace et la Lorraine (en fait la Moselle) rendue à la France dès l’armistice du 11 novembre 1918, l’empire allemand perd aussi finalement de nombreux territoires à l’Est au profit de la Pologne notamment. Cette perte de territoire à l’Est est vécue comme une injustice par les Allemands car le traité de Brest-Litovsk avait été signé le 3 mars 1918 à leur profit par la Russie. Cela contribue donc à ce sentiment de « diktat » qui caractérise la paix de Paris.

... et aussi Saint-Germain-en-Laye

À Saint-Germain-en-Laye, afin de préparer le traité, les conditions de paix sont remises aux Autrichiens le 2 juin 1919 dans une des deux salles de « La Gaule avant les métaux » du château, musée alors des Antiquités nationales depuis 1867. L’Empire d’Autriche-Hongrie des Habsbourg est dissout, le dernier empereur Charles Ier de Habsbourg-Lorraine est en exil. La nouvelle petite Autriche, germanophone, a interdiction de se rattacher à l’Allemagne. Le refus catégorique de ce rattachement vient du fait qu’en aucun cas, les alliés souhaitent que l’Allemagne n’agrandisse son territoire, et d’autre part, le royaume d’Italie ne souhaite pas être frontalier avec l’Allemagne au niveau du col du Brenner. Le traité est signé le 10 septembre 1919 dans la même salle du château, qui donne sur le parterre et où prennent place autour d’une table en fer à cheval 73 plénipotentiaires représentant 27 États, 50 membres de la presse et 180 secrétaires.

De manière plus générale, le fond Cornudet donne des témoignages très importants sur la Première Guerre
mondiale, et notamment des éléments parfois peu connus sur les négociations des traités de paix de 1919-1920.
 
Nicolas PRÉVOST, service des Publics, professeur-relais d’Histoire-Géographie
Direction des Archives départementales du Val-d'Oise
Juin 2019

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Fonds d’archives
 
Traités de paix de 1919, participation de Joseph Cornudet. 1919. [6 J 111]
Fin des traités de paix et accords post-guerre. 1920-1924. [6 J 112]
 
Bibliographie
 
FRÉMEAUX Jacques, « 1918, sortir de la guerre, de la guerre à la paix », dans Les chemins de la mémoire,
janvier 2018, 261, p. 6-10. [BIB PER 317]