Notice descriptive

E-DEPOT 6 A1 - 5Q3 - Archives communales déposées de Genainville. 1597-1971

  • Archives communales déposées de Genainville.
  • Nom du producteur
    Genainville (Val-d'Oise)
  • Présentation du producteur

    Genainville, 534 habitants (données légales au 1er janvier 2009), 1050 hectares, est une commune rurale du Vexin français de peuplement très ancien.

    Les fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour des silex taillés datant du paléolithique ainsi que des mégalithes néolithiques.

    De nombreux vestiges tels que le château fortifié de Bicêtre, la chaussée Jules César et un imposant sanctuaire du IIe siècle, témoignent d'une occupation romaine importante. A cette époque, le village est évoqué sous le nom de "Lugdunensis". Le sanctuaire gallo-romain de Genainville semblait servir de lieu de rassemblement temporaire aux populations rurales de la région. Cet ensemble monumental, dont les fouilles se poursuivent depuis trente ans, a donné naissance au musée de Guiry-en-Vexin.

    Diverses théories font remonter l'étymologie de Genainville à des époques plus tardives. La première hypothèse associe l'origine du nom à la période d'occupation celte. Genainville alors "Genestivilla" viendrait de la contraction de la racine celte "Gen" ou "genos", qui signifie "né de" et de "gera" désignant la "rivière". Une autre hypothèse assimile l'étymologie du village au dénommé "Germian" ou "Geniang" et au latin "villa".

    Au Moyen-Âge, "Genetville" est associé à la plante du genêt qui aurait couvert le sol pauvre du village. En 658, les terres de Genainville sont données par la reine Bathilde, veuve de Clovis II, pour un tiers à l'abbaye de Saint-Père-en-Vallée, pour un autre tiers aux seigneurs de Jumièges et enfin à l'archevêque de Reims.

    Au IXe siècle, le village échappe probablement aux ravages normands. C'est de cette époque que date le château fortifié de la Bretèche devenu, aujourd'hui, l'une des plus anciennes et remarquables fermes du Vexin français. Au XIIe siècle, l'abbaye de Jumièges entreprend de grands défrichements, modifiant définitivement le paysage. Elle fait bâtir la première église de Genainville qui est placée sous le vocable de Saint-Pierre. Cette église double (deux portails, deux chœurs, deux nefs) est la seule église rurale de ce type en France. Sa particularité reste inexpliquée, seules quelques théories sont échafaudées sans certitudes.

    L'abbaye de Jumièges reste le principal seigneur de Genainville jusqu'à la fin du XVIe siècle, période à laquelle elle cède le prieuré à la Chartreuse de Bourbon-lès-Gaillon. Les très anciennes familles des Dever et des de Rancher de Maudétour essayent, au moyen de procès, de résister aux Chartreux. A cette même époque, le réformateur luthérien Calvin est hébergé par le seigneur d'Hazeville, résident du village de Genainville. Ses idées influencent considérablement les villageois.

    En 1709, l'exceptionnelle rigueur de l'hiver est consignée par le curé sur les registres de baptêmes, mariages et sépultures. Après la Révolution française, les habitants émigrent massivement vers les villes. En 1792, suite au partage des biens communaux, chaque chef de ménage obtient trois parts. Des contestations et procès sont engagés entre la commune et la famille Bastier, derniers seigneurs de Genainville. Ils obtiennent des arrangements substantiels.

    A la fin XIXe siècle, on distingue trois classes d'habitants : les propriétaires ou rentiers, les petits propriétaires cultivateurs ou fermiers, et les journaliers. Plusieurs témoignages relatifs aux mœurs et coutumes des contemporains de ce siècle nous sont parvenus grâce au curé et à l'instituteur. Courant XIXe siècle, l'émigration vers les villes se poursuit et s'accentue. En 1895, deux violents orages s'abattent sur Genainville provoquant d'importants dégâts matériels et animaliers. L'agriculture et l'activité d'une usine de tire-bouchons située au vieux moulin, sont les deux sources principales de revenu du village. La commune possède également des fours à chaux, une source d'eau minérale et une mine argentifère, ainsi qu'un grand nombre de carrières à ciel ouvert.

    A la fin du XIXe siècle, Rodolphe Salis, directeur du cabaret "Le Chat Noir", s'installe à Genainville. Cet autodidacte fait fortune autour de la célèbre chanson "Je cherche fortune... autour du chat noir". Il nomme pompeusement sa demeure de Genainville "la seigneurie de Chatnoirville-en-Vexin".

    Cet amateur de fêtes et canulars fait des séjours très remarqués dans le village. La quiétude des habitants est quelque peu troublée par les excentricités de Salis et de ses troupes montmartroises. Le maire de l'époque, Eugène Tricoche, entame une campagne contre lui. Après sa mort et pour commémorer son souvenir, la rue longeant sa maison est désignée sous le nom de "Chat noir". En 1985, le conseil municipal adopte des armoiries comportant un chat noir et dont la devise est "Fortunam quaerebam famam inveni" soit "Je cherchais la fortune, j'ai trouvé la célébrité...".

    MONUMENTS ET/OU MOBILIERS REMARQUABLES :

    - Bas reliefs "Les apôtres" (XVIe siècle), panneaux surmontant les vantaux des portes occidentales classés en 1920.

    - Carrelage de sol (XIIIe siècle), labyrinthe en forme d'octogone régulier classé en 1957.

    - Croix du cimetière (s.d.) classée en 1944.

    - Eglise Saint-Pierre (XIV-XVIe siècle) classée en 1920.

    - Girouette en forme de bannière à bords crénelés (XVIe siècle), comportant des armoiries, classée en 1957.

    - Retable du maître-autel, deux tableaux (XVIe siècle) : le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, le portement de croix, classé en 1975.

    - Statue de saint Pierre (XVIIe siècle) classée en 1907.

    - Statue de sainte Catherine (XVe siècle) classée en 1912.

    - Statue de la Vierge à l'Enfant (XVIe siècle) classée en 1908.

    - Vestiges du prieuré (XI-XIIIe siècle) classés en 1926.

    - Vestiges gallo-romains (IIe siècle) : temple païen, nymphée, bassin, théâtre, forum classés en 1941 et 1981.

  • Modalités d'entrée

    Conformément aux articles L. 212-11 à L. 212-14 du Code du patrimoine, les communes de moins de 2 000 habitants sont tenues de déposer leurs archives centenaires aux Archives départementales. Dans le but de conférer une cohérence historique au fonds, après accord du maire, des archives non centenaires n'ayant plus aucune utilité administrative ont été associées au dépôt. La commune est propriétaire de ses archives et le reste après dépôt aux Archives départementales.

    Les archives communales de Genainville, déposées en 2003, sont cotées en E-DEPOT 6.

  • Contenu

    Bien que ce dépôt soit peu volumineux, les principaux documents présents dans le fonds permettent de retracer la vie administrative de la commune, notamment les séries et sous-séries 1D : conseil municipal, E : état civil et G : cadastre.

  • Mode de classement

    Le classement de ce fonds a été effectué conformément au cadre de classement des archives communales de 1926.

  • Modalités d'accès

    Délais de communicabilité réglementaire : conformément à l'article L213-2 du Code du patrimoine.

    Restrictions d'accès liées à l'état matériel des documents : conformément au règlement de la salle de lecture en vigueur.

  • Modalités de reproduction

    Conformément au règlement de la salle de lecture en vigueur.

  • Sources complémentaires de même provenance

    Les archives communales postérieures à 1945 restent consultables en mairie.

  • Bibliographie

    VASSEUR (Roland) et WARO (Françoise), Villages du Vexin. Genainville : un prieuré, une église au cœur d'une communauté rurale, Pontoise : Société historique et archéologique de Pontoise, du Val-d'Oise et du Vexin, Genainville : Mairie de Genainville, 1992 [ADVO BIB 8 3136].

    WARO-DESJARDINS (Françoise), La vie quotidienne dans le Vexin au XVIIIe siècle : d'après les inventaires après décès de Genainville, 1736-1810, Cergy-Pontoise : éd. du Valhermeil, Pontoise : Société historique de Pontoise, 1992 [ADVO BIB 8 3278].

    WARO-DESJARDINS (Françoise), « Permanences et mutations de la vie domestique en France au XVIIIe siècle : un village du Vexin français », La revue d'histoire moderne et contemporaine, tome 40, p.1-29, Lieu de publication inconnu : éditeur inconnu, 1993 [ADVO BIB D 1413].