Notice descriptive
E-DEPOT 88 - Archives communales déposées de Villeron. 1537-1980
- Archives communales déposées de Villeron.
Auteurs : Mélanie Scheirlinck et Roselyne Chapeau, sous la direction de Cécile Ribet et Marie-Hélène Peltier, directeur des Archives départementales du Val-d'Oise. | Dates extrêmes : 1537-1980 |
Type d'instrument de recherche : Répertoire numérique | Importance matérielle : 3,76 ml (138 articles) |
Date de publication : 2024 | Index : Villeron (Val-d'Oise, France), |
Cotes extrêmes : E-DEPOT 88 |
Nom du producteur
Villeron (Val-d'Oise)Présentation du producteur
Géographie et population
La commune de Villeron, située au nord-est du département du Val-d’Oise, est entourée de Saint-Witz, Vémars, Chenevières-lès-Louvres, Louvres et Marly-la-Ville. Elle comptait 753 habitants en population totale au 1er janvier 2019 ( population légale Insee 2016), appelés Villeronnais.Histoire
Le territoire de Villeron fut occupé dès l’époque néolithique, comme en témoignent les vestiges archéologiques retrouvés sur place. Durant l’Antiquité, les « villae » gallo-romaines se développèrent : le nom de Villeron trouverait là son origine. La première mention de « Villellorum » apparaît dans les archives au IXe siècle, en tant que possession d’Hilduin, abbé de Saint-Denis et les premiers seigneurs dits « de Villeron » sont cités au XIIe siècle. A partir du XIVe siècle, il est possible de retracer plus précisément l’histoire des familles qui se succèdent à la tête du fief. Parmi les plus importantes, celle des Gallois d’Auvoy fut présente aux XIVe et XVe siècles. Les Le Picart devinrent ensuite seigneurs de Villeron jusqu’au milieu du XVIIe siècle avant de céder le titre aux Mérault, qui restèrent en place jusqu’à la Révolution française. Au début du XIXe siècle, le château de Villeron et son domaine furent rachetés par le baron d’Empire Salomon Louis Roger.
A un kilomètre environ du cœur du futur village, l’abbaye cistercienne de Chaâlis (Oise) reçut en 1136 du roi Louis VI une dotation en terres au « Vallis Laurentii », ou Vaulerent. Dans la confirmation effectuée deux ans plus tard par Louis VII, on apprend que les religieux avaient racheté la moitié des terres et que le roi leur concédait l’autre moitié. Le terme de « grange » (au sens exploitation agricole) apparut dans les textes en 1145. Durant tout le XIIe siècle, le domaine s’accrut pour atteindre quelque 400 hectares dans les premières décennies du XIIIe siècle, période à laquelle furent construites une imposante grange (bâtiment) ainsi que les caves voûtées sous le corps de logis de la ferme. L’exploitation, tenue d’abord directement par les moines convers, fut peu à peu mise en fermage à partir du XIVe siècle. Elle resta propriété de l’abbaye jusqu’à la Révolution française, où elle fut vendue comme bien national et acquise par Louis Michel Le Peletier de Saint-Fargeau.
Au début du XIXe siècle, les Roger d’un côté, le domaine de Vaulerent (ou Vollerand, ou Vaulerand) de l’autre se partagaient les 4/5e des terres agricoles de la commune de Villeron. Celle-ci était alors essentiellement tournée vers la culture du blé et l’élevage ovin. Par ailleurs, depuis le XVIIIe siècle, les activités de couture, de broderie et de dentellerie permettaient aux habitants de percevoir un complément de revenus ; ces petits métiers perdurèrent jusqu’aux années 1920, avant de se raréfier dès la seconde moitié du XIXe siècle.
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la commune connut une importante mutation économique et sociale. En 1866, une sucrerie s’installa le long de la route nationale n° 17. La fabrique, détenue par Schieler et Frère, fit faillite en 1876, mais fut rachetée par Crucien Fantauzzi, par ailleurs important fermier à Marly-la-Ville. Ce dernier modernisa et agrandit l’entreprise, attirant au tournant du XXe siècle toujours plus de travailleurs locaux et étrangers.
En 1903, une distillerie fut construite à Vollerand par Albert et Emile Lecerf, alors fermiers du domaine : en 1906, ils employaient trois fois plus de monde que le baron Roger. De 1856 à 1926, la population de Villeron doubla. La distillerie et la sucrerie étaient désormais les deux employeurs principaux de la commune, travaillant par ailleurs main dans la main. En 1900, la culture de la betterave supplanta celle du blé, situation qui se prolongea jusqu’à la fin des années 1930 ; en parallèle, l’activité d’élevage décrut fortement. La Première Guerre mondiale profita aux deux entreprises. Au sortir du conflit, les Lecerf rachetèrent les terrains qu’ils exploitaient à ferme jusque-là, ainsi que de nombreux biens immobiliers et devinrent les plus gros propriétaires du village. Quant à la société Fantauzzi et Cie, elle employait une centaine d’ouvriers réguliers, nombre qui pouvait doubler avec l’arrivée de saisonniers lors de la période d’activité. En 1934, elle fit construire un réseau ferré d’une quarantaine de kilomètres autour des bâtiments de production afin d’acheminer toujours plus de betteraves. Si les deux sociétés restèrent florissantes jusqu’à la fin des années 1930, les évolutions économiques et agricoles engagées après la Seconde Guerre mondiale eurent raison de leurs activités : la distillerie Lecerf fut la dernière à fermer dans le nord de la Plaine de France en 1975 ; la sucrerie cessa son activité en 1978.
Crucien Fantauzzi ne s’impliqua pas dans la vie municipale de Villeron, contrairement aux familles Roger et Lecerf.
Ainsi, le baron Salomon Louis Roger (1765-1841) fut maire de 1831 à sa mort. A partir de 1837, il eut comme adjoint Adolphe Lecerf, alors fermier en charge de l’exploitation agricole rattachée au château, qui devint maire à son tour de 1841 à 1855. Adolphe fut congédié en 1860 suite à un désaccord. Ses deux successeurs sur l’exploitation furent également maires de la commune : Auguste Perrier de 1860 à 1878, puis Jean-Louis Demars de 1878 à 1913. Parallèlement, les descendants de Salomon Roger occupèrent des fonctions de conseillers municipaux jusqu’en 1884, alors même que Villeron n’était plus leur résidence principale : la liste de recensement de population de 1851 est la dernière à comporter le nom d’un baron Roger, en l’occurrence André Hélène (1804-1880).
Les descendants d’Alphonse Lecerf réapparurent quant à eux une trentaine d’années après le renvoi de leur aïeul par le baron, suivi de son installation du côté de Tremblay-lès-Gonesse. En 1890, Albert, son petit-fils, revint s’installer à Villeron, en tant que fermier du domaine de Vollerand, qui appartenait par le jeu des successions à la duchesse Riquet de Caraman. C’est ainsi qu’il créa la distillerie en 1903. En 1895, Emile Lecerf, frère et associé d’Albert, épousa la fille de Jean-Louis Demars, maire de Villeron et fermier du château… Il devint membre du conseil municipal en 1892, puis fut adjoint de 1904 à 1913, avant d’accéder au poste de premier édile, qu’il conserva jusqu’aux dernières années de la Seconde Guerre mondiale. Le fils d’Emile, Jean, fut quant à lui élu maire en 1953.Bâtiments et mobilier remarquables
Ferme de Vollerand (plusieurs orthographes au fil des siècles). - Le domaine de la grange monastique de Vollerand appartenant aux moines de l’abbaye cistercienne de Chaâlis a été fondé au XIIe siècle. Le bâtiment de la grange monumentale, cité dans un inventaire de 1315, a été classé au titre des Monuments historiques en 1889. Les caves, également décrites dans l’inventaire, ainsi que le colombier et le puits ont été inscrits au titre des Monuments historiques en 1990. Une bergerie et un manège construits au XIXe siècle ont aujourd’hui disparu, contrairement au bâtiment de la distillerie construite au début du XXe siècle. La propriété, actuellement privée, accueille toujours une vaste exploitation agricole.Château de Villeron. – La présence d’un château est attestée à Villeron au XVIIIe siècle. En 1823, le domaine appartenait déjà au baron Roger. La famille Roger entreprit de nombreux travaux au début des années 1880, démolissant une partie des bâtiments et faisant construire une maison de notable, qui devint de fait le « château » de Villeron. Cette demeure et une partie des terres alentours furent vendues en 1927 à un banquier parisien, Henri Maubourguet, qui décéda en 1934. En 1942, la propriété fit l’objet d’une saisie immobilière pour non-paiement des impôts par les héritiers. Le bâtiment est aujourd’hui en ruines et son accès interdit au public.
Eglise Saint-Germain d’Auxerre. – Si on trouve mention d’une première église Saint-Germain construite en écart en 1219, le bâtiment édifié au XVIe siècle dans le village est un peu mieux connu, bien qu’il ait entièrement disparu au XIXe siècle : des vitraux y furent posés en 1874 ; le clocher, qui avait déjà fait l’objet de réparations en 1841, était en partie effondré en 1879. Les problèmes structurels dévoilés à cette occasion conduisirent à la démolition de l’église en 1881, puis à sa reconstruction, entre 1882 et 1884, toujours sous le vocable de Saint-Germain d’Auxerre. Dix-sept plaques commémoratives et dalles funéraires des XVIe et XVIIe siècles ont été conservées et sont toujours visibles dans l’édifice actuel. Deux statues de saint Germain de Paris et de la Vierge à l’enfant datent de la fin XVIe/début XVIIe siècle. Des tableaux de saint Pierre et saint François de Sales, ainsi qu’un bas-relief de Saint-Germain de Paris, datent du XVIIIe siècle.
Sucrerie, dite « Sucrerie de Louvres ». – Après la fermeture en 1978, l’ensemble du domaine fut vendu. L’ancien espace de stockage accueillit une jardinerie, toujours en activité. Les autres bâtiments furent utilisés comme entrepôts pour une unité de fabrication de produits pharmaceutiques, avant d’être détruits en partie lors du rachat du site par la société AERTEC.Modalités d'entrée
Le dépôt aux Archives départementales du Val-d’Oise a été effectué en 2011.
Contenu
Les registres paroissiaux et d’état civil présents dans le fonds (série E) couvrent la période 1537-1882. Les registres de délibérations du conseil municipal (sous-série 1D) sont présents à partir de l’an XIII et jusqu’à août 1929, avec toutefois une lacune importante entre 1857 et 1870. Les dossiers répartis dans les différentes séries et sous-séries restent peu nombreux et incomplets, ne donnant que peu d’informations complémentaires à celles figurant dans les registres de délibérations. Un document ressort toutefois dans ce fonds : il s’agit d’un atlas des plans de bornage des propriétés privées avec procès-verbal (E-Dépôt 88 S1), établi en 1829 à la demande des propriétaires eux-mêmes.