Notice descriptive
714 W 1 à 41 - Institution publique d'éducation surveillée (IPES) de Cadillac. 1936-1951
- Institution publique d'éducation surveillée (IPES) de Cadillac.
Auteurs : Castille Decaux, stagiaire, sous la direction de Claire-Estelle Vollerin, responsable de pôle Recherche, et de Marie-Hélène Peltier, directeur des Archives départementales du Val-d'Oise. | Dates extrêmes : 1936-1951 |
Type d'instrument de recherche : Répertoire numérique | Importance matérielle : 0,59 ml (41 articles) |
Date de publication : 2024 | Index : protection judiciaire de la jeunesse, femme, enfant, Cadillac (Gironde, France), |
Cotes extrêmes : 714 W 1 à 41 |
Nom du producteur
Institution publique d'éducation surveillée de Cadillac (Gironde, France)Présentation du producteur
Située dans une ancienne maison pénitentiaire pour filles datant de 1891, elle-même installée dans un ancien château, l’École de préservation de Cadillac ouvre ses portes en 1905. Elle accueille un nombre important de pupilles de 9 à 15 ans (environ 200). Cette institution fait partie de l’un des trois établissements publics pour jeunes filles de justice (avec Clermont dans l’Oise et Doullens dans la Somme). A l’inverse, les autres institutions similaires relèvent d’initiatives privées ou religieuses.
L’École de préservation de Cadillac accueille uniquement des jeunes filles (13-21 ans), les activités qui leur sont proposées sont principalement liées au textile (couture, lingerie, broderie) et à la tenue du domicile (travaux de jardinage, d’entretien de la basse-cour et d’élevage).
Perçue dès les années 1930 comme un véritable « lieu de maltraitance institutionnelle effrayant », et suite à la mise en place d’une justice spécifique aux mineurs (ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945), cette école est rattachée à la direction de l’éducation surveillée. Ce rattachement entraîne l’arrivée, à la tête du nouvellement nommé Institut public d’éducation surveillée (IPES), de Dominique Riehl (1910-1985) en octobre 1944. Psychologue diplômée et assistante du fameux professeur Lagache, cette dernière vise un « reclassement social des mineures inadaptées » et propose alors de faire évoluer ces jeunes filles dans une ambiance « saine, heureuse, et gaie » avec une organisation la plus proche possible de la « vie réelle », tout en offrant également un encadrement effectué par des « psycho-éducatrices ».
Cependant, malgré une volonté réformatrice, l’innovation tant promue par D. Riehl ne voit jamais le jour à Cadillac, ce qui entraîne la fondation d’un nouvel IPES dans un lieu vierge de tout passé carcéral à Brécourt (Labbeville, Val-d’Oise) et son départ pour celui-ci en 1947. Cadillac continue toutefois d’exister en l’absence de D. Riehl. Néanmoins, le suicide d’une des pensionnaires, Marguerite B. en 1950, s’ajoutant aux polémiques précédentes, entraîne la fermeture définitive par décision administrative en 1952.
A titre de témoignage, une ancienne internée de Cadillac entre 1943 et 1945 écrit ainsi en 1968 à une de ses anciennes éducatrices passée de Cadillac à Brécourt avec qui elle a maintenu une correspondance suivie : "Je relis une de vos anciennes lettres. Dans une, vous m'écrivez que Brécourt est tout différent régime que Cadillac. En effet d'après ce que vous me dites, c'est vraiment mieux. Avant ça n'avait pas de sens, condamner ces jeunes filles leur tirant les meilleures années et vivre comme des animaux sans apprendre comment les gens du dehors vivaient, pas de journaux, pas rien, vous parlez d'une belle éducation que l'on recevait. C'était plutôt pour nous faire devenir pire. Enfin le gouvernement a été assez fin pour s'en rendre compte" [688 W 105].
Modalités d'entrée
Versement le 16 avril 1992 de la Direction départementale de la protection judiciaire de la jeunesse du Val-d'Oise avec les archives de l'Institution spécialisée d'éducation surveillée de Brécourt.
Contenu
Nommée à la direction de Cadillac pendant seulement trois ans (1944-1947), Dominique Riehl emporte à Brécourt de nombreuses archives liées à l’institution girondine. Il ont dû servir de modèles pour la fondation de Brécourt et l’élaboration de son projet d’innovation qu’elle souhaitait alors y mettre en place, mais aussi lui permettre de suivre personnel et pupilles transférées de Cadillac vers le nouvel établissement.
Le fonds est très lacunaire. Il se répartit en deux grandes catégories. La première concerne l'administation de l’établissement (organisation et surveillance, personnel, intendance,...). La seconde permet d’appréhender la population internée (nombreuses listes nominatives à défaut de registres matricules), le suivi comportemental et psychologique des pupilles (malgré la perte quasi complète des dossiers individuels à l'exception de ceux des jeunes filles ayant déménagé à Brécourt, cf. sources complémentaires) et la vie quotidienne des jeunes filles et de leurs surveillants (scolarité, récompenses, punitions, évasions, tentatives de suicide,...).
Accroissements
Fonds clos.
Modalités d'accès
Délai de communicabilité réglementaire : conformément à l’article L213-2 du Code du patrimoine.
Restrictions d’accès liées à l’état matériel des documents : conformément au règlement de la salle de lecture en vigueur.
Modalités de reproduction
Conformément au règlement de la salle de lecture en vigueur.
Sources complémentaires de même thématique
Archives nationales
Ministère de l'Intérieur, Inspection générale des services administratifs
F/1a/4540 - Rapports de tournée à la maison de préservation de Cadillac (pour jeunes détenues) (1919-1938)
F/1a/4606 - Rapport sur l'institution publique d'éducation surveillée de Cadillac (1948-1949)
Ministère de la Justice, Direction de l'administration générale et de l'équipement
19910100/26, G 1005 - Centre de préservation de Cadillac : reconstruction : plans, incendie du château (1928-1948)Médiathèque de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse
Albums photographiques, dits albums Manuel, des écoles de préservation pour filles de Cadillac (Gironde), de Doullens (Somme) et de Clermont (Oise) (1929-1931)Archives départementales du Val-d'Oise
Institution publique d’éducation surveillée de Brécourt
712 W - Dossier de carrière du personnel (1949-1989). [plusieurs d'entre eux ont exercés à Cadillac]
713 W - Dossier de carrière du personnel (1952-1978).
715 W 2, 5 et 13 - Organisation du transfert de Cadillac à Brécourt (1947-1948) [dont listes d'élèves et d'éducatrices].
688 W et 1030 W - Dossiers individuels de mineures internées (1943-1990). [35 mineures ont été transférées de Cadillac à Brécourt à son ouverture ; s'y ajoute trois dossiers d'anciennes de Cadillac, jamais passées par Brécourt, mais qui ont continué après leur sortie à correspondre avec leurs anciennes éducatrices].Archives départementales de la Gironde
6 Fi 2320-1 à 4 Affiches d'adjudication de fournitures pour la maison de Cadillac (1934-1937).
1 Y Surveillance de l'Institut de Cadillac par la préfecture (1891-1944).Bibliographie
Blanchard, Véronique, Vagabondes, voleuses, vicieuses. Adolescentes sous contrôle de la Libération à la libération sexuelle, 2019, p. 327 [BIB E 1733].
Blanchard, Véronique et Gardet, Mathias, Cadillac, URL : https://enfantsenjustice.fr/?cadillac-158 [en ligne]
Lutz, Paul, « Réforme de la maison d'Education Surveillée de Cadillac » dans Quinze conférences sur les problèmes de l'enfance délinquante, Editions familiales de France, 1946, p. 117-128
Riehl, Dominique, « La réforme de l’Institution publique d’éducation surveillée de Cadillac », Revue de l’éducation surveillée, n° 2, 1946, p. 56-62
« Lettres de Marguerite B. à la directrice de l'IPES de Cadillac », Pour l'histoire AHES-PJM, n° 28, décembre 2001, p. 26-27
Mendelsohn, Sophie, Manuel Henri, Alvarez de Toledo Sandra, Vagabondes : les écoles de préservation pour jeunes filles de Cadillac, Doullens et Clermont, Paris, L’Arachnéen, 2015, 120 p. https://journals.openedition.org/rhei/3999