Ce reportage photographique est dû à J. Eon, dont le cachet figure au revers de 171 des 256 tirages argentiques.
Le contexte et la date de sa réalisation restent en revanche approximatifs, faute...
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Ce reportage photographique est dû à J. Eon, dont le cachet figure au revers de 171 des 256 tirages argentiques.
Le contexte et la date de sa réalisation restent en revanche approximatifs, faute de documents écrits associés.
Il s'agit vraisemblablement d'une commande publique (mairie ou préfecture de Seine-et-Oise) visant à recenser de manière systématique l'habitat insalubre du quartier des bords de l'Oise autour de l'hôtel dieu et de la tête de pont vers Saint-Ouen-l'Aumône, dans une logique de rénovation urbaine. On distingue parfois sur les tirages les affiches d'insalubrité apposés sur les portes et façades (ex 2 Fi 59 ou 62), des fenêtres sont murées. Façades avec les devantures des boutiques et cours intérieures ont été photographiées dans leur jus. Les photographies comptent plus par le côté systématique du reportage que pour leur intérêt individuel. Le choix a cependant été fait de les décrire et numériser à l'unité.
Chaque prise de vue est repérée par un numéro, reporté sur le tirage ou figurant sur une pancarte posée devant le bâtiment ou encore portée par un auxiliaire du photographe (2 Fi 238) ou un habitant. Ce numéro devait renvoyer à un plan qui n'a pas été retrouvé. Les clichés ont été faits selon selon un cheminement géographique couvrant alternativement les côtés pairs et impairs des rues dans leur prolongement. Les noms des rues ont ainsi pu être déduite lorsqu'elles n'apparaissaient pas sur le tirage lui-même. Pour avoir une vue d'ensemble de l'emprise du quartier photographié, on peut se référer utilement en annexe à un plan de 1948 dressé par l'administration des Ponts-et-Chaussées de Seine-et-Oise. Celui-ci délimite le périmètre de démolition et reconstruction du centre-ville de Pontoise touché par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Selon des documents conservés aux archives municipales de Pontoise, J. Eon s'est d'ailleurs vu confier en août 1947 par la mairie un reportage sur les bombardements.
La datation du reportage est quand à elle imprécise, même s'il est avérée qu'elle est postérieure à janvier 1944 du fait de la présence d'une affiche portant cette indication (2Fi 22). On sait que Pontoise, et plus particulièrement le quartier de l'hôtel dieu, a été bombardée par les Allemands dès juin 1940 et que les services du Génie de l'armée française en retraite ont dynamité le pont sur l'Oise. De nouveaux bombardements sont le fait des Alliés les 9 et 14 août 1944 avant que la ville ne soit libérée le 31 août 1944. Pour autant seules de très rares photographies montrent des immeubles aux toitures abîmées (exemples : 2 Fi 130, 131, 133). Entre temps les troupes allemandes sont casernées dans la ville. On aperçoit sur certains tirages des panneaux indicateurs en allemand signalant le chemin de la kommandantur et de la gare (2 Fi 16, 139, 146). D'autres font apparaître l'entrée d'un abri anti aérien au 17 rue de La Roche (2Fi 71) ou des graffitis de résistants sur un mur (2 Fi 138 "Vive le 14 juillet") ou au contraire d'inspiration fasciste (2 Fi 117 avec le Parti populaire français PPF).
Les tirages montrent majoritairement une ville vide de ses habitants, même si l'on apercoit de temps en temps des habitants à la fenêtre ou sur le pas de leur porte, un enfant ou un adulte passant rapidement. On n'en devine pas moins la présence humaine et les conditions de vie difficiles en temps de guerre avec les vues des cours intérieures où sont aménagés clapiers et poulailliers (2 Fi 210) et la devanture d'un magasin de fournitures pour gazogène (2 Fi 181).