Situation géographique
La commune de Chaussy, située dans le département du Val-d’Oise, fait partie du Vexin français et est limitrophe de Bray-et-Lû, Ambleville, Omerville, Genainville, Villers-en-Arthies, Chérence et Amenucourt. Le village, situé en fond de vallée, bénéficie d’un réseau hydrographique important. Le ru de Chaussy, affluent de l’Epte, et le ru de La Chesnaye structurent notamment le développement du bourg principal. L’instituteur Ellie Watier, dans sa monographie communale de 1899, distinguait Chaussy et le Bas Chaussy. Par ailleurs, de nombreux hameaux ou écarts dont l’appellation et l’existence ont varié au fil des siècles, sont aujourd’hui rattachés à la commune : Villarceaux, Haute Souris, La Comté, la ferme de Méré, Culfroid, la ferme de Boucagny, la ferme de la Bergerie... Au XIXe siècle on distinguait encore Petites Maisons, à côté de Haute-Souris ; le hameau des Essarts, attesté dès l’époque médiévale, a disparu en 1895.
Population
Au 1er janvier 2018, Chaussy comptait une population totale de 651 habitants (population légale Insee 2015).
Etymologie
Le nom de Chaussy apparaît en 690, sous la forme « calciatus » (calciata : route pavée de chaux). On le retrouve sous la forme « Calciatum » dans un titre de Charles le Chauve en 854.
Eléments d’histoire
Des vestiges archéologiques attestent de l’occupation très ancienne du territoire, remontant au Paléolithique.
A l’époque médiévale, plusieurs seigneurs se partageaient le territoire de l’actuelle commune : l’abbaye de Saint-Wandrille (Seine-Maritime), qui possédait une partie des terres de Chaussy depuis au moins le VIIIe siècle, s’opposait à différents seigneurs laïcs locaux, dont ceux de Villarceaux, les plus importants. Peu à peu, ces derniers acquirent ou usurpèrent les domaines environnants (la seigneurie de Méré au XVe siècle, le fief de la Tour de Chaussy au XVIe siècle, le fief des Villettes, le fief des Essarts et la seigneurie de Boucagny au XVIIIe siècle…) ainsi que les possessions de l’abbaye.
Au lendemain de l’abolition des privilèges, le domaine de Villarceaux ne comptait plus que le château, les bâtiments situés dans le parc, des jardins et quelques terres. Toutefois, il s’agrandit à nouveau tout au long du XIXe siècle, tandis que l’influence de ses divers propriétaires se faisait sentir sur le développement de la commune.
Jacques Daumy, qui racheta le domaine à son frère en 1804, fut maire de Chaussy jusqu’à sa mort en 1828. Antoine Michel Rousselle dit « Le Jeune » lui succéda à la fois à la tête de Villarceaux et en tant que premier édile, jusqu’à son décès en 1846.
La famille Cartier, propriétaire du domaine au milieu du XIXe siècle, fut quant à elle très impliquée dans la vie du village. L’instituteur dans sa monographie de 1899 indiquait ainsi que « le principal bourgeois est Monsieur Cartier Louis, propriétaire du château de Villarceaux et du château du Couvent, lequel propriétaire possède à lui seul les trois quarts du territoire de Chaussy, car les fermes de Méré, de Chaussy, de la Bergerie, de la Basse-Cour (désaffectée) lui appartiennent, ainsi qu’une multitude de pièces de terres disséminées par tout le territoire, pièces acquises aux diverses ventes qui se font, et louées ensuite à différents cultivateurs. » Le nom des Cartier apparaît régulièrement dans les archives de la commune, pour des échanges ou des cessions de terrains visant à développer les infrastructures, pour le financement d’une partie de l’école-mairie inaugurée en 1868, ou encore pour celui d’un bâtiment destiné à accueillir une école maternelle privée, en 1891.
Au XIXe siècle, le réseau des routes se densifia, bien que l’instituteur déplorât en 1899 son insuffisance et l’absence d’une desserte régulière de la commune par les transports en commun. En 1837, le cimetière fut transféré des abords de l’église à son emplacement actuel, route de Villers, avant de faire l’objet d’un agrandissement conséquent en 1872. L’adduction d’eau potable débuta dans les dernières années du XIXe siècle dans la partie basse du bourg. Toutefois le reste de la commune dut attendre les années 1930 pour pouvoir profiter à son tour d’un équipement. Le réseau électrique quant à lui se mit en place au milieu des années 1920.
Vie économique
Quelques éléments relatifs à l’agriculture, l’industrie, le commerce et l’artisanat sont disponibles pour le XIXe siècle et le tout début du XXe siècle, grâce notamment à la monographie de l’instituteur et aux dossiers présents dans le fonds.
Le rouissage du lin et du chanvre semble avoir été pratiqué de façon relativement importante jusqu’au milieu du XIXe siècle. Au tournant du XXe siècle, on cultivait principalement le froment et l’avoine à Chaussy, et de nombreux vergers contribuaient à la renommée de la cerise de Villers, alors rivale de la cerise de Montmorency. Concernant l’élevage, on peut signaler la présence d’un cheptel ovin relativement important, qui soulevait des questions relatives au droit de vaine pâture dans la commune.
Quelques carrières étaient exploitées de façon très ancienne sur les sites de Villarceaux et de la Comté. Plusieurs moulins étaient implantés le long des divers cours d’eau que compte la commune. Certains furent transformés en usines d’acier poli, ou encore en papeterie, mais ces activités avaient toutes disparu vers 1900.
Quant aux commerçants et artisans, là encore l’instituteur souligne une offre insuffisante. Pourtant au gré de ses descriptions ou de la consultation de cartes postales anciennes représentant le bourg, on peut identifier à la fin du XIXe siècle plusieurs cafés, des commerces de bouche (boulangerie, fromagerie, boucherie, vins et épiceries), ainsi que quelques activités de services : un barbier, un cordonnier, un ferblantier…
Edifices remarquables présents sur la commune
Domaine de Villarceaux : classé au titre des Monuments historiques en 1941, le domaine appartient à la Fondation Charles Léopold Mayer, qui en a confié la restauration, l’entretien et la valorisation au conseil régional d’Ile-de-France en 1989. Il comprend notamment le Château-Vieux, ou Manoir de Ninon, datant du XVe siècle : ce bâtiment qui abrita les amours de Louis de Mornay et de Ninon de Lenclos au milieu du XVIIe siècle fut converti en ferme au XVIIIe siècle. On y trouve également le Château du Haut, construit entre 1755 et 1759 pour Charles Jean-Baptiste Tillet, marquis de la Bussière, par l’architecte Jean-Baptiste Coutonne, avec des communs à l’est et une orangerie du XIXe siècle en contrebas.
Château du Couvent : ce prieuré bénédictin dédié à sainte Marie-Madeleine, fondé sur la rive droite du ru de Chaussy en 1150, est actuellement utilisé comme club house du golf de Villarceaux. Un temps tourné vers le protestantisme, le prieuré a été restauré spirituellement et matériellement au XVIIe siècle. A la Révolution française, les bâtiments ont été achetés par Joseph Lakanal, qui ne conserva que le logis principal. L’édifice a connu ses derniers gros remaniements vers 1870.
Eglise : elle est dédiée à saint Crépin et saint Crépinien et a été inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1927. Au XIIe siècle, elle appartenait à l’abbaye de Saint-Wandrille : de cette époque subsiste notamment une partie du clocher. Elle comporte des éléments de l’époque gothique, dont certains remaniés à la Renaissance, ainsi qu’une chaire du XVIIIe siècle.
Chapelle Saint-Laurent de Méré : ce petit édifice (environ 15 m x 5 m) est situé dans le hameau de Méré. Probablement construit à la fin du XVe siècle, il fut déclaré à l’abandon en 1710 et ravagé par un incendie en 1822. Ses vestiges ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1950.
Ferme de Méré : dans cette propriété privée, les vestiges d’un manoir médiéval – une tour cylindrique avec tourelle d’escalier et mur de courtine – ont été inscrits en 1927 au titre des Monuments historiques. On note également la présence d’un imposant colombier datant du début du XVe siècle.
Ferme de la Bergerie : ces bâtiments construits du XVIe au XIXe siècles sont la propriété de la fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme (FPH).
Ferme de la Tour : cette ancienne ferme seigneuriale située sur la route de Bray-et-Lû comporte une grange remarquable du XVIe siècle ainsi qu’un colombier du début du XVIIIe siècle.
Lavoirs et fontaines : la commune compte plusieurs lavoirs et fontaines. On peut signaler le lavoir à Paulin à l’entrée est du village, restauré en 2015 ; le lavoir de Haute-Souris, à l’entrée du bois de Villers ; la fontaine de la place centrale érigée en 1864 ; des fontaines abreuvoirs place de la Libération et route de Bray-et-Lû.
Croix : la croix de cimetière en pierre date de 1837. On trouve également une croix pattée du XIIIe siècle le long de la RD142, près de l’ancien moulin de Villarceaux.