Cadrage territorial et chronologique
Ce versement provenant du centre des impôts fonciers d'Ermont Vallée de Montmorency contient les matrices grises du cadastre rénové sur son ressort. La couleur grise de la couverture d'origine succède à la couleur noire des matrices précédentes ouvertes en 1914. 19 communes sont représentées. L'absence de Groslay, Montmorency, et Saint-Prix est normale du fait de la continuité de leurs matrices noires jusqu'en 1972-1973. Globalement, la chronologie s'étend de 1930, date de lancement général de la rénovation à 1974, date de fermeture des matrices grises. La date de départ est variable puisqu'elle dépend directement de la mise en place concrète de la rénovation dans chaque commune. La rénovation peut être tardive, voire intervenir jusqu'en 1974 ; dans ce dernier cas les communes concernées, citées plus haut, n'y figurent donc pas. En revanche, la date finale est fixe. La période concernée est déterminée grâce à deux tableaux annuels récapitulatifs au début du premier registre de chaque commune.
Organisation générale et contenu des matrices grises
Des feuillets récapitulatifs aux feuillets individuels, des comptes actifs et supprimés, des personnes physiques et morales
Les matrices grises prennent la suite directe des matrices noires, à l'exception de quelques communes où le raccord chronologique n'est pas cohérent (voir guide). Sous la forme de feuillets perforés réunis en registres et ordonnés globalement par commune, elles rassemblent l'ensemble des comptes de propriétaires qui recensent leurs propriétés bâties et non bâties. Dans chaque commune, le registre de tête débute par 4 feuillets de données annuelles sur les contenances, revenus, valeurs locatives, taux d'imposition : renseignements généraux donnant les totaux et la répartition entre les propriétés inscrites et le domaine public, tableau de résultats des propriétés bâties et non bâties, tableau récapitulatif par nature de culture, tableau du centime-le-franc des contributions foncières. A la suite de ces feuillets introductifs, l'organisation des feuillets individuels de compte varie selon le type de matrice utilisée. L'état des comptes reflète la situation en 1974 ; pour les distinguer des comptes encore actifs à cette date, les comptes supprimés sont soit rangés à part, soit maintenus en place et rayés. Les comptes des personnes morales, indépendamment de leur emplacement, sont repérables sans ambiguïté car dotés d'un numéro précédé du signe +, à la différence des comptes des particuliers. Attention, dans ces derniers, le nom marital est retenu par convention pour les femmes mariées ou veuves.
Détail des relevés de propriétés
Dans une version modernisée par rapport aux matrices noires (abandon du foliotage et de la présentation découpée par cases), les relevés de propriétés proprement-dits reprennent un niveau d'information semblable. Une première zone introduit à droite l'identité du dernier titulaire (au minimum patronyme, y compris pour les femmes, et date de naissance ; au maximum, lieu de naissance voire profession) et éventuellement des précédents titulaires qui sont biffés, et l'adresse précise. A gauche, un tableau récapitule les revenus des propriétés. En cas de mutation, il peut être ajouté un petit feuillet intercalaire de comptes rattachés. Ces récapitulatifs n'existent que dans les matrices classiques. Ensuite se succèdent le tableau des propriétés bâties puis celui des non bâties dans lesquels on trouve comme données communes les références cadastrales, la nature de culture ou d'immeuble, les revenus, et les mutations éventuelles par année d'un compte à un autre. Comme donnés spécifiques, on trouve d'un côté l'affectation du bâti (caractère résidentiel ou industriel) et l'indication d'une division le cas échéant, de l'autre la contenance du terrain. Les modèles de formulaire qui se succèdent (3002 ou 3007 pour les matrices classiques, 3067, 3073 ou 3074 pour les matrices-états de section, mais aussi 6038, 6039, ou 6040 pour les matrices mécanographiques plus tardives, non représentées dans ce versement) sont stables dans la présentation des données.
Typologie des matrices grises et organisation distinctive, liaison avec les états de section du cadastre rénové
Matrice classique
La matrice la plus répandue s'ouvre par une table des propriétaires par ordre numérique des comptes, suivie des comptes actifs par ordre alphabétique des propriétaires, d'abord ceux des personnes morales puis ceux des particuliers, et se termine par les comptes supprimés par ordre numérique. Ces parties bien distinctes constituant la matrice classique ne sont pas séparées physiquement : il n'existe pas de repère de séparation entre la fin de la table et le début des comptes actifs, entre la fin des personnes morales et le début des particuliers, de même entre la fin des comptes actifs et le début des comptes supprimés. La plupart du temps, le passage d'une partie à l'autre intervient au milieu d'un registre. L'indication systématique des intervalles de lettre de propriétaire et de numéro de compte dans la description lève ainsi toute ambiguïté. La table permet d'identifier le titulaire du numéro de compte trouvé au préalable dans les états de section. Elle indique le propriétaire primitif et éventuellement les successeurs, l'année de création et de suppression du compte. Une ligne biffée signale un compte supprimé, qui sera donc à rechercher dans la dernière partie de la matrice.
Matrice-état de section
Un autre type de matrice a commencé à être utilisé à la fin des Trente Glorieuses en contexte d'agglomération urbaine ; la chronologie de leur ouverture va de 1965 à 1973, jusqu'à la clôture généralisée de 1974. Dans ce versement, 8 communes sont concernées : en totalité, Enghien-les-Bains, Ermont, Saint-Gratien, Saint-Leu-la-Forêt, Soisy-sous-Montmorency, Taverny ; majoritairement, Deuil-la-Barre et Eaubonne qui comportent quelques sections relevant de la matrice classique. Contrairement aux autres communes de ce sous-ensemble, Ermont comporte une liste des propriétaires. Peu utilisée, cette matrice-état de section se présente dans la logique des états de section : les comptes actifs et supprimés, relevant des personnes morales comme des particuliers, sont strictement ordonnés par ordre topographique parcellaire. Dans chaque article sont précisés les intervalles de sections entières ou de parcelles d'une même section si celle-ci occupe plusieurs registres. La feuille d'un compte supprimé est rayée d'un trait oblique. L'inconvénient majeur de cette matrice est l'absence de table des propriétaires : la recherche ne peut se faire ici que par parcelle, et vu l'ouverture tardive de ce type de matrice, on ne trouvera dans les fiches parcellaires aucune liaison avec le cadastre ancien. Sauf en situation de contiguïté sur le terrain, les parcelles d'un même propriétaire ne peuvent être regroupées ensemble. En revanche, cette matrice donne un avantage en cas de recherche des propriétaires d'une même zone.
En conclusion
L'utilisation des matrices classiques nécessite de connaître au préalable le nom du propriétaire (rechercher directement dans les comptes actifs) ou son numéro de compte (dans les tables et les comptes supprimés). L'utilisation des matrices-états de section nécessite de connaître au préalable les références cadastrales, ce qui rend la recherche plus aléatoire. La recherche sera donc facilitée en partant muni d'un maximum d'éléments, tout en ayant à l'esprit les contraintes liées aux logiques de chaque type de matrice. Selon les éléments de départ, il n'est pas nécessairement indispensable de passer par l'étape des états de section. En revanche, si l'on souhaite remonter au cadastre ancien, leur consultation est recommandée.