Les premiers tabellions connus sur cette région de bord de Seine qui englobe Cormeilles-en-Parisis, Herblay, Carrières-Saint-Denis et Houilles, sont Nicolas Monnault, tabellion de Cormeilles-en-Parisis et Herblay assistés de Jehan Havouart et Marin Fourmont avec des actes remontant à 1608-1609 et Nicolas Arnoult à Houilles en 1603.
Les ressorts des circonscriptions administratives de l'Ancien régime (bailliages à Cormeilles et Carrières-Saint-Denis, prévôtés à Herblay et Houilles) ainsi que la multiplicité des offices (tabellions, greffiers, procureurs, procureurs fiscaux, lieutenant,...) exercés souvent par les mêmes personnes rendent parfois difficiles la compréhension de la passation des actes. La Révolution française simplifie le paysage institutionnel en entérinant la présence d'un notariat à Cormeilles-en-Parisis et en supprimant les tabellionnages à Herblay, Carrières-sur-Seine et Houilles. Les ultimes actes notariés de ces derniers lieux datent en effet de 1795 à 1810 et les archives sont alors transférées au nouveau siège notarial. Ce choix s'explique, en partie, par le fait que toutes ces communes font partie du canton d'Argenteuil, lui-même dépendant de l'arrondissement de Versailles. Il y a aussi les commodités de voisinage et les habitudes au sein du milieu notarial.
Dans cet ensemble, quelques dynasties se détachent. Sous l'Ancien Régime ce sont les Arnoult à Houilles (1603-1761) et les Gaultier à Carrières-Saint-Denis (1698-1777) sans que les liens de parenté aient pu être établis, les Samson père et fils à Herblay (1684-1703) les Gaillard qu'on retrouve tant à Cormeilles (1712-1784) qu'à Herblay (1743-1800). Au XIXe siècle, les transmissions d'études interviennent davantage entre beaux-pères et gendres : Antheaume et Moriceau (1812) et Charpentier-Dusapt (1891).
Contexte des lieux :
L'origine de Cormeilles-en-Parisis remonte au moins aux VIIe-VIIIe siècles, comme l'atteste une charte de 832 de l'abbé de Saint-Denis Hilduin.
Adossé à une des buttes du Parisis, bénéficiant de l'ensoleillement fréquent, le village cultive des vignes qui constituent la source principale de ses revenus. Au Moyen-Age, l'abbaye de Saint-Denis devient le seigneur du lieu et en tire de fructueux bénéfices. La proximité de la Seine permet en effet d'écouler la production - réputée à cette époque - vers Paris et surtout Rouen.
Au début du XVIe siècle, l'abbé de Saint-Denis, en tant que seigneur de Cormeilles, fait confectionner un livre-terrier dans lequel est enregistré l'ensemble des tenanciers dépendants de l'abbaye, soit environ 210 personnes. En 1789, à la veille de la Révolution, 55% des terres sont encore dévolus à la vigne contre seulement 15 % au labour.
Au XIXe siècle, on notera : les occupations militaires prussiennes en 1814-1815 et en 1870-1871 qui pèsent lourdement sur les ressources des habitants, la construction d'un fort sur la butte de Cormeilles dans le cadre du programme de la fortification Séré de Rivières et l'industrialisation de l'exploitation des carrières de gypse, dont la plus importante est celle de Pierre Etienne Lambert. Cette nouvelle activité permet à la commune de compenser la disparition de la vigne, causée à la fois par la concurrence du vin du Midi et la crise du phylloxéra. Dès 1899, dans le cadre de sa politique d'épandage de ses eaux usées, la ville de Paris acquiert sur la commune des terrains de culture maraîchère et construit une ferme-modèle. Les notaires du lieu sont maintes fois sollicités pour avaliser les cessions. Enfin le développement de la ville profite de l'arrivée du chemin de fer dans les années 1890 avec l'installation de nombreuses familles parisiennes aisées et de personnalités.