Le patronyme Beurnonville réunit deux familles : les Riel originaire de l'Aube et les Martin originaire de la Haute-Marne (voir annexe 1). Pierre Riel de Beurnonville et Étienne Martin de Beurnonville sont les membres les plus connus.
Fils d'un charron, Pierre Riel de Beurnonville (1752-1821) fait ses études à Paris en lettres et en philosophie. Animé par le goût de l'aventure, il choisit l'armée en 1766. A son retour des Indes orientales, il soutient tout d'abord la Révolution française, ainsi que le coup d'Etat de Napoléon Bonaparte. Toutefois au moment des Cent jours, il se rallie à la monarchie et n'hésite pas à voter la mort du maréchal Ney lors de son procès devant la Chambre des Pairs (1815).
Il épouse en 1778 Geneviève Gillot l'Étang (divorcé dans les années 1790), puis Félicité Louise de Dufort en 1805. Il achète le château de Balincourt (Arronville) et acquière de nombreuses terres dans le Val-d'Oise à Labbeville, Menouville, Theuville, et Grisy-les-Plâtres.
Il est fait baron d'empire (1808), marquis (1817) et enfin devient maréchal de France (1816). Il est nommé à la chambre des Pairs de France lors de la première Restauration de 1814. Titulaire des multiples distinctions de la Légion d'honneur, de l'Ordre de Saint-Louis et de celui du Saint-Esprit, il fait également partie d'une loge maçonnique.
Il décède en 1821 des suites d'une attaque de goutte. Sa sépulture se trouve au cimetière du Père-Lachaise. Sans enfant, il lègue ses biens à son neveu Étienne Martin à qui il a transmis de son vivant le titre de baron de Beurnonville (1815).
Étienne Martin est le fils de Pierre Martin Taillandier et de Louise Riel, soeur de Pierre Riel de Beurnonville. Il est né en 1789 à La Ferté-sur-Aube en Haute-Marne. Comme son oncle, il opte pour une carrière militaire. Affecté dans l'infanterie légère, il fait partie notamment des officiers mobilisés pour empêcher le retour au pouvoir de Napoléon 1er.
Il épouse en 1823 Colette Reiset (1805-1833). De leur union, deux garçons naissent : Étienne-Edmond (1825-1906) et Maurice-Alfred (1826-1895). Il est lui aussi récipiendaire de la Légion d'honneur et de l'Ordre de Saint-Louis. Il décède en 1876.
Fonctions et activités
Pierre Riel de Beurnonville
Parcours militaire
Issu du Corps de gendarmerie de la compagnie de Reine en 1766, il participe aux campagnes des Indes orientales de 1774 à 1787, sous les ordres du Bailli de Suffren. De retour en France, il devient en 1788 colonel-lieutenant de la compagnie suisse de la garde du comte d'Artois. A la Révolution, il obtient le commandement de la Garde nationale dans le canton de Longchamp puis prend part aux multiples campagnes dans le nord-est de la France de 1792 à 1793 où il est finalement livré aux Autrichiens par Dumouriez. Libéré en 1795, il commande l'Armée du Nord et de la Batavie et celle de Sambre-et-Meuse, de 1796 à 1798. Après sa fonction d'inspecteur-général dans l'Armée d'Angleterre, il est admis à la retraite de l'Armée avec une solde de 6000 francs.
Carrière politique
De février 1793 à 1795, il remplit occasionnellement des fonctions ministérielles à la Guerre avant d'être nommé ministre plénipotentiaire en Prusse (1799-1801) puis ambassadeur en Espagne (1801-1805). De 1805 à 1814, il devient sénateur. En se ralliant aux Bourbons, il occupe les fonctions de conseiller d'Etat, de ministre et de président des commissions militaires.
Etienne Martin de Beurnonville
Parcours militaire
Il sert dans la Marine de 1804 à 1806 avant de passer à l'école militaire de Fontainebleau. Très vite, il participe aux campagnes de Pologne (1807), d'Autriche (1809), d'Espagne (1810) et de Saxe (1813), à la tête de plusieurs régiments d'infanterie légère. S'étant rallié aux Bourbons, il commande un régiment de la garde royale en 1815. Il est nommé maréchal de camp en 1817 puis affecté comme aide de camp du duc d'Angoulême de 1822 à 1830.