Situation géographique
Nerville-la-Forêt est une commune du département du Val-d’Oise située à 30 km environ au Nord de Paris, en bordure de la forêt de L’Isle-Adam. Elle est limitrophe des villages de Presles, Maffliers, Montsoult, Villers-Adam et L’Isle-Adam.
Population
Au 1er janvier 2018, la commune comptait 695 habitants (population légale 2015), appelés Nervillois.
Etymologie
Anciennement Nigra villa, puis Nerviller et depuis 1698, Nerville.
Eléments d’histoire
Ancien hameau de la commune de Presles, Nerville devint indépendante en 1864 et prit le nom de Nerville-la-Forêt en 1950. Elle comptait 443 personnes lors du premier recensement de population effectué en 1866.
Le territoire a été occupé dès la préhistoire : une allée couverte mégalithique, réutilisée à l’époque gallo-romaine, a été mise au jour en 1867 au lieu-dit La Justice.
Au Xe siècle, Nerville dépendait de l’abbaye de Saint-Denis. Le territoire, qui faisait partie du comté de Beaumont, entra dans le domaine royal au début du XIIIe siècle. Il appartint notamment à Anne de Montmorency, connétable de François 1er, ou encore à Louis Joseph Bourbon, prince de Conti et seigneur de L’Isle-Adam, au XVIIIe siècle. Ce dernier céda Nerville en 1783 au comte de Provence, futur Louis XVIII.
Pendant la période révolutionnaire, Nerville devint un hameau de Presles. Par la suite, le processus menant à l'indépendance prit plusieurs années : malgré le travail d’une commission spécialement créée pour défendre le projet en 1856, les élus de Presles refusèrent leur accord une première fois, avant d’accepter en décembre 1858. Il fallut attendre le 9 septembre 1863 pour qu’un décret impérial érigeât officiellement Nerville en commune. Les instances locales se mirent en place de façon effective à partir de 1864. Néanmoins jusqu’au début du XXe siècle, l’histoire municipale resta agitée : les maires et leurs adjoints se succédèrent rapidement sur fond de conflits et de scandales (comme par exemple la révocation du maire Robert Eléonor Letulle en 1872, accusé de malversations comptables), tandis que la commune se trouvait engagée dans plusieurs procès, notamment contre la famille Ruty, propriétaire du château de Nerville.
Nouvellement créée, la commune dut se doter des services et infrastructures qui lui manquaient.
Pour le culte, le hameau disposait d’une simple chapelle dédiée à Saint-Claude, à laquelle était accolée une salle de classe. Située à l’origine en face du château, elle était en ruines en 1835 et fut reconstruite en 1838 à quelques dizaines de mètres de son emplacement d’origine, aux bons soins de la comtesse Ruty qui récupéra toutefois les matériaux, les terrains et l’argent réuni par subvention et souscription. L’érection de la chapelle en succursale, demandée dès 1837 par les habitants de Nerville (contre l’avis des élus preslois), fut finalement accordée en décembre 1865 par le ministère de la Justice et des Cultes. Pour loger le curé, la commune loua une maison à usage de presbytère. Elle se dota également d’un cimetière : les premières délibérations furent prises dès juillet 1864 et l’équipement fut achevé en fin d’année 1867/début d’année 1868, avant un agrandissement en 1895.
Au début des années 1870, le local jusque-là utilisé comme école (accolé à la chapelle) devint trop petit. La commune choisit d’édifier une mairie-école, inaugurée en 1888. Après des travaux d’aménagement menés en 1910, une seconde classe fut réalisée en 1937.
Nerville manquait de voies de communication. Leur aménagement ne se fit pas sans difficultés : les propriétaires de terrains expropriés firent part de leur mécontentement ; le comte de Ruty engagea un procès contre Nerville et Presles pour dégradation de ses biens lors des travaux de voirie. Il lança également une procédure pour revendiquer la parcelle située devant le château, que la commune souhaitait aménager en place publique.
D’autres conflits surgirent entre les Ruty et la municipalité à propos des lavoirs : en 1837, en plus de l’accord passé avec la comtesse Ruty pour la reconstruction de la chapelle et de la salle de classe, la commune de Presles avait cédé à la propriétaire une sente qui traversait le parc du château. En échange, la comtesse avait fait construire dans le bourg le lavoir du Gué et le lavoir de la ruelle à Vaches. Mais les deux édifices, par ailleurs mal entretenus, manquaient régulièrement d’eau. Un troisième lavoir fut enfin érigé en 1904 dans la forêt de L’Isle-Adam. Le projet d’adduction d’eau potable ne fut lancé qu’en 1934, alors que l’électricité était déjà arrivée dans le village à la suite d’une concession signée en 1924 avec la Société Urbaine électrique.
Nerville a été le théâtre d’un épisode tragique à la fin de la Seconde Guerre mondiale : le 15 août 1944, en représailles après l’enlèvement de deux soldats par les maquisards, l’armée allemande investit le village et découvrit l’imprimerie clandestine installée dans la ferme Commelin. Le bâtiment fut incendié et des habitants arrêtés. Cinq otages furent fusillés le lendemain au lieu-dit les Quatre Chênes, à Domont : le maire Henri Sadier, le propriétaire de la ferme André Commelin, l’instituteur Paul Duclos, ainsi que deux jeunes gens sans certificat de travail, Marcel Harlay et Henri Douay. Un monument commémoratif fut inauguré deux ans plus tard, le 15 août 1946.
Economie
Agriculture : village à vocation agricole, Nerville comptait encore plusieurs grandes fermes avant la Seconde Guerre mondiale. Les hommes exploitaient bien sûr la forêt et cultivaient par ailleurs depuis au moins le XVIIIe siècle les arbres fruitiers (notamment des cerisiers). A la fin du XIXe siècle, l’élevage ovin était encore pratiqué dans la commune. Au début du XXe siècle, deux abattoirs pour les porcs ouvrirent dans la commune, ainsi qu’un atelier de séchage de peaux de lapins.
Agriculture : village à vocation agricole, Nerville comptait encore plusieurs grandes fermes avant la Seconde Guerre mondiale. Les hommes exploitaient bien sûr la forêt et cultivaient par ailleurs depuis au moins le XVIIIe siècle les arbres fruitiers (notamment des cerisiers). A la fin du XIXe siècle, l’élevage ovin était encore pratiqué dans la commune. Au début du XXe siècle, deux abattoirs pour les porcs ouvrirent dans la commune, ainsi qu’un atelier de séchage de peaux de lapins.
Industrie : Nerville accueillit plusieurs exploitations de carrières de plâtre et de pierre, dont on retrouve la trace dans les documents d’archives dès le XVIIIe siècle. Au début du XXe siècle, certaines, abandonnées, furent réutilisées pour développer des champignonnières. A la fin des années 1930, la plâtrière située près du carrefour du Tremble était toujours en activité. Nerville fut également le berceau d’une activité de chaînes en or créée par la famille Lemaître au milieu du XIXe siècle, avant que celle-ci ne déménage ses locaux à Presles en 1889 ; elle continua néanmoins à faire vivre une partie de la population nervilloise. Au début du XXe siècle, des activités de perlerie et de fleurs artificielles étaient aussi recensées.
Commerce : au début des années 1880, trois « cafés-cabarets » coexistent dans la commune. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, on trouvait notamment des épiciers, un charcutier, ainsi que des boulangers et bouchers ambulants.
Monuments et mobilier remarquables
La commune compte deux demeures qui ont appartenu au XIXe siècle à des personnalités locales. Le château de Nerville, sans doute construit au XVIIe siècle, fut acquis par le comte Ruty en 1825. La famille en resta propriétaire jusqu’en 1911, puis il passa aux mains de la famille Jacquin/Galard. Par ailleurs en 1854, Robert Eléonor Letulle, conseiller municipal de Presles puis, par la suite, maire de Nerville de 1870 à 1872, devint propriétaire d’un ensemble de bâtiments datant au moins du XVIe siècle, sis au lieu-dit du Pré-David. En 1887 il fit construire sur cet emplacement une maison de maître, qui fut vendue après sa mort à un commissaire-priseur honoraire parisien, Henri Couturier.