Qu’achètent les Archives départementales du Val-d’Oise pour compléter leurs collections ?

Chaque année, le patrimoine culturel départemental s'enrichit d'un important volume d'archives administratives. Plus modestement, des archives d’origine privée apportant des informations inédites sur l’histoire viennent les compléter. Les Archives départementales les reçoivent en don ou dépôt, ou les achètent.

Si le don et le dépôt, gratuits, dépendent du bon vouloir des propriétaires, l’achat est motivée par la direction des Archives. Elle mène une veille régulière dans les très nombreux catalogues de vente, papier et électroniques, et sur les sites de vente en ligne, avec l'aide du réseau professionnel des archivistes mais aussi parfois de lecteurs et internautes soucieux du patrimoine. Elle acquiert des pièces selon leur intérêt historique et les moyens financiers dont elle dispose. Vigilance et réactivité sont de mises pour ne pas rater les occasions.

L’achat auprès de professionnels ou de particuliers

Plan de propriété à Auvers-sur-Oise.  (jpg - 6470 Ko)

Plan de propriété à Auvers-sur-Oise, 1768, ADVO, 1 Fi 12 68.

Panneau publicitaire. (jpg - 3169 Ko)

Panneau publicitaire, 1930, ADVO, 17 Fi 207.

Les libraires spécialisés en ouvrages anciens figurent parmi les plus importants fournisseurs. Dans leurs catalogues, ils proposent des livres mais aussi des manuscrits, photographies, aquarelles, gravures, cartes et plans, affiches publicitaires. Les dernières acquisitions sont le reflet de ces typologies diverses : un ouvrage « Monseigneur le Duc de Bourbon, notice historique sur la vie et la mort de son Altesse royale [à Saint-Leu-la-Forêt] » par le Comte de Villemur, publié en 1852 (BIB 8/5858), un plan d’une propriété à Auvers-sur-Oise en 1768 (1Fi12 68), un panneau publicitaire des années 1930 de la Fabrique de levure, sucre et alcools à Saint-Ouen-l'Aumône (17Fi 207)ou encore une aquarelle d'A. Debonnaire montrant l’église Saint-Maclou de Pontoise en cours de restauration en 1840.

Le plus souvent ce sont des pièces isolées. Parfois elles complètent un fonds existant : le traité de mariage entre Jean de Montenay et Marguerite de Mornay, fille d’un seigneur d’Ambleville et de Villarceaux, daté du 2 mai 1569 (1J 624) fait ainsi écho au fonds de la seigneurie de Villarceaux (4J).

Des particuliers proposent ponctuellement aussi à la vente des archives familiales, des cartes postales, des photographies ou autres

L’achat en vente aux enchères

Publication des chemins de fer. (jpg - 2427 Ko)

Publication des chemins de fer, 1860, ADVO, BIB F 950.

Cueilloir de la seigneurie de Marines. (jpg - 1359 Ko)

Cueilloir de Marines, 1758, ADVO, 1 J 623.

Aveu et dénombrement de la population de Courdimanche (jpg - 2778 Ko)

Aveu et dénombrement de la population de Courdimanche, 1551, ADVO, 1 J 627.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les ventes publiques offrent des occasions un peu plus contraignantes pour les archivistes car elles supposent de se rendre disponible le jour de la vente. Les achats vont d'une rare publication populaire des années 1860, consacrée aux chemins de fer des environs de Paris avec cartes et gravures (BIB F950)  à un cueilloir manuscrit recensant les redevances dues au seigneur de Marines en 1758 (1 J 623) ou encore une matrice de sceau. Une attention toute particulière est portée aux affiches tant pour leur intérêt  historique que leur qualité esthétique comme une affiche promotionnelle du début du XXe siècle pour un lotissement à Boisemont (1 7Fi 195) et une affiche publicitaire de la société argenteuillaise des cycles Aiglon (17 Fi 203). Plus rares sont les ensembles documentaires à passer en vente : le plus récent est celui de la famille Lefebvre-Pontalis de Taverny permettant d’entrevoir la vie politique et intellectuelle dans cette petite ville au XIXe siècle (69 J).

De manière très exceptionnelle, les archivistes recourent à la préemption en se substituant au dernier enchérisseur. La procédure, lourde à organiser car elle mobilise les services du ministère de la Culture et de la communication, est réservée aux documents d'intérêt majeur. Le dernier document à en avoir bénéficié est un aveu et dénombrement de la seigneurie de Courdimanche daté de 1551 portant les armoiries enluminées de Charles d'O (1 J 627). 

L’achat en ligne

Les documents mis en vente sur Internet sont majoritairement des cartes postales mais cela n'exclut pas quelques découvertes inattendues : des archives d'Ancien Régime signalées par un internaute ont ainsi pu être identifiées et réintégrer le chartrier de La Roche-Guyon (10J).

Patrick Lapalu, Service des Archives anciennes, modernes et privées
Archives départementales du Val-d’Oise
Novembre 2015