Notice descriptive

4 J 1 - 328, 5 NUM 6 1-11 - Fonds de Tulle de Villefranche. - Chartrier de Villarceaux (1321-1803). Domaine de Villarceaux (1585-1962). Papiers de famille (1482-1953). 1321-1962

  • Fonds de Tulle de Villefranche. - Chartrier de Villarceaux (1321-1803). Domaine de Villarceaux (1585-1962). Papiers de famille (1482-1953).
  • Nom du producteur
    Tulle de Villefranche (famille de)
  • Présentation du producteur

    Originaires du Comtat-Vénaissin, les Tulle de Villefranche possèdent plusieurs terres en Provence, dont Villefranche, Soleilhas, Roquesur, etc. Ils oeuvrent dans les milieux administratif, judiciaire, religieux et militaire et certains membres assument la fonction d'assesseur ou syndic, d'autres deviennent évêque d'Orange ou chevalier de Malte. Au XVIIIe siècle, la famille s'installe en Bourgogne, continuant à assurer des charges administratives et judiciaires. A la fin du XIXe, suite au mariage avec la fille du propriétaire du domaine de Villarceaux, les Tulle de Villefranche s'établissent dans le Val-d'Oise (voir annexe 1 : arbre généalogique simplifié des Tulle de Villefranche).

    Les seigneurs

    Située sur la commune de Chaussy, la seigneurie de Villarceaux existe depuis le XIIIe siècle. En effet des écrits mentionnent un certain Guillaume de Bourg (ou Bourris), seigneur de Villarceaux et de Sérifontaine à l'occasion du mariage de sa fille. Cependant, selon la monographie des instituteurs (ADVO 1T 141), le site serait beaucoup plus ancien. Un acte royal de Pépin le Bref datant du VIIIe siècle, octroie à l'abbaye de Saint-Denis "une pièce de bois" provenant de Villarceaux. Pourtant peu de sources historiques permettent de confirmer l'ancienneté de la seigneurie. Il est donc difficile d'établir avec précision le moment où la seigneurie a été créée. Néanmoins à travers l'histoire des hommes et des femmes qui ont résidé à Villarceaux, nous pouvons avoir une idée de l'importance acquise par le domaine. Du XIIIe au XVIIe siècle, deux familles détiennent la seigneurie : les Trie et les Mornay.

    La famille de Trie possède le domaine grâce au mariage au XIIIe siècle de Jehanne de Bourg avec Thibault de Trie, comte de Dammartin. Distrait des biens de la famille au cours du XIVe siècle, le domaine réapparaît au XVe siècle. Des années 1520 jusqu'en 1691, Villarceaux appartient aux Mornay (voir annexe 2 : arbre généalogique simplifié des Mornay). De cette famille, Louis de Mornay (1619-1691) est le plus célèbre. Marié à la fille d'honneur d'Anne d'Autriche, Denise de la Fontaine, et proche du roi, il obtient la transformation de la seigneurie en marquisat. Il est connu pour sa passion de la chasse mais surtout pour ses liaisons avec Ninon de Lenclos et, supposées, avec Françoise Scarron, la future madame de Maintenon. Menant un train de vie dispendieux, Louis de Mornay décède couvert de dettes et sans héritier direct. Louis Félix de Mornay, chevalier de la Boissière, fils naturel né de sa liaison avec Ninon de Lenclos, bien que reconnu par son père, n'a pas pu hériter. Pour payer ses dettes, ses biens sont placés sous saisie féodale. La majeure partie de ses terres, incluant Villarceaux, est acquise par Anne Catherine Brunet, sa belle-fille. N'ayant pas d'enfant, elle lègue ses terres, le 23 novembre 1737, à son petit neveu Jean Baptiste du Tillet, marquis de la Bussière, conseiller au Parlement et du roi. Il sera le dernier seigneur de Villarceaux.

    La seigneurie

    L'influence de Villarceaux dans la région, s'est rapidement agrandie grâce à l'acquisition de plusieurs territoires : la seigneurie de Méré ou Merez (8 novembre 1486), le fief de La Tour de Chaussy (le 6 décembre 1529), le fief des Villettes (22 mars 1624), le fief des Essarts (24 mai 1646), la seigneurie de Boucagny (30 décembre 1670). A la fin du XVIIe siècle, le propriétaire de Villarceaux détient donc un vaste domaine comprenant : les seigneuries de Chaussy (fiefs de Chaussy, Saint-Ansbert, La Tour de Chaussy, La Vallée, Les Villettes, Boucagny), d'Omerville (fiefs de Cul froid, Boissière, Courtesouppe, Le Mesnil, Les Essarts), Méré (fiefs de Méré, Haute-Souris), Ambleville (fiefs d'Ambleville, Plémont, Dehu, Les Quatre seigneurs, Copierre) mais aussi le fief de La Moinerie (Genainville).

    Ils y exercent les droits de moyenne et basse justice sur seulement une partie de leurs possessions ainsi que la haute justice, bien que celle-ci n'ait pas été toujours maintenue. Ils perçoivent également des revenus conséquents grâce d'une part à la perception des impôts seigneuriaux (gruerie, relief, cens, champarts...) et d'autre part à l'exploitation des ressources naturelles (vente de bois, chasses, production céréalière). Pour améliorer l'exploitation de ses terres agricoles, le seigneur dispose d'un réseau de fermes réparties dans tout son domaine (Omerville, Méré, Villarceaux, dont la Bergerie, La Comté).

    Les propriétaires

    Au lendemain de l'abolition des privilèges, les seigneuries disparaissent. L'inventaire après décès réalisé en 1794 de Jean Baptiste du Tillet confirme la perte de ses seigneuries. Celui-ci ne possède plus que le domaine de Villarceaux, qui se compose du château, des bâtiments situés dans le parc, de différents jardins auxquels il faut ajouter quelques terres labourables. Vendu en 1798 à Noël-Gilbert Daumy pour 375 000 francs, le domaine, qui atteint près de 1200 hectares, est racheté en 1829 par Antoine Michel Rousselle dit le Jeune pour un montant de 1 400 000 francs. Au décès de celui-ci en 1847, le domaine s'est encore agrandi. Il inclut désormais des terres situées sur les communes de Hodent, Charmont, Villers-en-Arthies, Chérence et Genainville. Racheté partiellement en 1847 par Antoine Joseph Rousselle dit l'Aîné, la gérance du domaine est confiée à Frédéric Cartier. Son fils, Louis Cartier, en hérite à la fin du XIXe siècle. En 1879, ce dernier marie sa fille, Amélie Lucile Cartier, à Guy Félix Louis de Tulle de Villefranche. C'est ainsi que le domaine de Villarceaux entre dans la famille des Tulle. Il le restera jusqu'en 1975 (voir annexe 3 : tableau des propriétaires de Villarceaux). Classé depuis 1941 au titre des Monuments historiques, le domaine devient la propriété de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l'homme. Afin d'en assurer la restauration, l'entretien, la promotion et l'ouverture au public, le château et le parc sont loués en 1989 à la région d'Île-de-France par un bail emphytéotique de 99 ans. Ce bail exclut la Bergerie, avec son corps de ferme et ses 600 hectares de forêt et de terres agricoles. Quelques éléments de mobilier remarquables du château d'en Haut ont été achetés en parallèle par le Conseil général du Val-d'Oise et déposés en exposition permanente à Villarceaux.

    Le domaine

    De nos jours, le domaine, qui s'étend sur près de 70 hectares, comprend un parc labellisé "jardin remarquable". Celui-ci est constitué de jardins, d'une terrasse à l'italienne avec son potager, d'un parterre sur l'eau (XVIe siècle), d'un grand étang et de deux bassins, dont celui de la Vinette).

    Plusieurs édifices, construits à différentes époques, sont répartis sur le domaine. Près de l'entrée principale actuelle, s'élève la Tour des condamnés (ou Tour Saint-Nicolas), vestige du château médiéval disparu. Cette tour abritait notamment la prison seigneuriale. Jouxtant ce bâtiment, le commun du manoir, datant du XVIe siècle, est composé d'un corps de logis avec à ses angles trois tourelles. L'une d'entre elles est dénommée La Tour de Ninon afin de rappeler le passage de Ninon de Lenclos à Villarceaux. Situé sur la partie la plus élevée du domaine, le château neuf ou d'en-Haut est construit au cours des années 1755-1758 à la demande de Jean-Baptiste du Tillet. Le projet est confié à Jean Baptiste Courtonne, qui a déjà réalisé quelques années auparavant, le dessin des vantaux de sa résidence parisienne (l'hôtel d'Albret). Jean-Baptiste du Tillet ne résidant pas à toute l'année à Villarceaux, l'architecte fait ériger un château destiné à la villégiature. Il s'inspire pour cela des résidences de plaisance, en vogue à l'époque.

  • Historique de la conservation

    Conservées au château de Villarceaux, les archives les plus anciennes ont déjà fait l'objet d'un classement au cours du XVIe-XVIIe siècle. Quelques traces subsistent sur les documents (numéro de liasse, anciennes cotes). Faute d'éléments permettant de reconstituer les liasses d'origine, ce classement n'a pas été respecté.

    Par ailleurs, ce fonds comporte d'importantes lacunes, consécutives aux mauvaises conditions de conservation (traces d'humidité, moisissures, poussière, trous laissés par des rongeurs) et au règlement de la succession de Jean Baptiste du Tillet, dernier seigneur du domaine. En effet, l'inventaire après décès réalisé pour l'occasion, signale, sans donner d'explication, l'extraction de documents provenant du chartrier, notamment les titres de propriété de Villarceaux et quelques contrats de mariage.

  • Modalités d'entrée

    Ces archives ont été déposées aux Archives départementales du Val-d'Oise en 1975 par Emmanuel de Tulle de Villefranche. Le dépôt a été contractualisé en 2013 par sa veuve, Madame de Tulle de Villefranche, née Rose-Marie de Ségur-Lamoignon.

  • Contenu

    Cet instrument de recherche répertorie les archives relatives à la seigneurie et au domaine de Villarceaux sous format papier mais également sous format numérique. Il réunit, également, dans une moindre mesure, les papiers de famille des anciens propriétaires et seigneurs du domaine.

    Dans la première partie, consacrée à la seigneurie, sont rassemblés les inventaires, les aveux, les déclarations de censives, les terriers, les baux, ainsi que les actes des juridictions seigneuriales de Villarceaux, Omerville, Méré et Ambleville (XIVe-XVIIIe siècles).

    Les archives du domaine de Villarceaux, quant à elles, représentent la moitié des documents déposés. Elles concernent essentiellement, la gestion du domaine (XIXe-XXe siècles). Elles sont constituées d'actes notariés tel que les baux et les actes de vente, les plans dressés lors de travaux sur le domaine, des pièces et registres comptables. Ces documents permettent de connaître, non seulement l'évolution du domaine, les aménagements envisagés sur le parc et sur le château mais également la production et le fonctionnement d'une structure agricole exploitant les ressources naturelles dont elle dispose. Les plans d'assolement, les registres de production agricole et laitière, d'exploitations forestières et de chasse ainsi que les diplômes et les cartes postales illustrant les activités agricoles et les succès lors des concours, témoignent des revenus du domaine et de la qualité de l'élevage de Villarceaux. Enfin quelques dossiers traitent du personnel du domaine (personnel agricole, garde de chasse, main-d'œuvre étrangère) au cours de la Seconde Guerre mondiale.

    Avec près de 4,5 mètres linéaires, les papiers de familles rassemblent les documents familiaux des anciens seigneurs et propriétaires de Villarceaux et ceux des familles alliées (1482-1953). Ils concernent la vie quotidienne des familles et la gestion de terres situées en dehors du Val-d'Oise (Égrenay, Carrières-sous-Poissy, seigneuries de Baudemont et de Bréançon). Leurs natures sont donc très diverses : pièces de procédures judiciaires, contrats de mariage, testaments, actes de vente, inventaires après-décès, correspondance, plans, pièces comptables, aveux, foi et hommages. Parmi les papiers de la famille de Villefranche, on note la présence de deux inventaires des ouvrages ayant appartenu au marquis du Tillet datant de la fin du XVIIIe siècle et reflétant les goûts littéraires du dernier seigneur de Villarceaux

  • Accroissements

    Fonds fermé.

  • Mode de classement

    Classement par sous-fonds.

  • Modalités d'accès

    Selon le contrat de dépôt, ces archives privées sont librement communicables, à l'exception des papiers personnels de moins de 100 ans soumis à l'autorisation écrite de la déposante (4 J 297-299).

    Restrictions d'accès liées à l'état matériel des documents : conformément au règlement de la salle de lecture en vigueur.

  • Modalités de reproduction

    Reproduction autorisée uniquement pour un usage personnel, conformément au règlement de la salle de lecture en vigueur. L'autorisation de la déposante sera requise en cas de publication.

  • Sources complémentaires de même thématique

    Archives départementales du Val-d'Oise

    10 J. - Chartrier de La Roche-Guyon (Xe-XXe siècle)

    68J. - Seigneurie d'Ambleville (XIVe-XVIIIe siècle)

    B 704. - Bailliage de Chaussy Villarceaux (1744-1790).

    2 F. - Commission des antiquités et objets d'arts (fin XIXe-début XXe siècle) concernant Chaussy.

    Archives départementales des Yvelines et de l'ancienne Seine-et-Oise

    4Q 102. - Biens séquestrés appartenant à Jean-Baptiste du Tillet (fin XVIIIe siècle).

    Château d'Ambleville

    Chartrier d'Ambleville, inventaire sommaire consultable en ligne www.chateauxetjardins.com (onglet : le Château)

    Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (Paris, Charenton-le-Pont)

    La médiathèque conservent les dossiers de protection et de travaux de restauration du domaine (château d'En-Haut, pavillon de Ninon, parc) et mise en conformité de sécurité (années 1960-1990).

  • Bibliographie

    Danis (Claude), « Le Domaine de Villarceaux ouvre ses portes », dans Vivre en Val-d'Oise, 2002, n° 75, sept-oct 2002. Château de Villarceaux, vente aux enchères publiques du mobilier par autorité de justice le 8 juin 1975, catalogue de vente aux enchère, Paris, 1975.

    Passillé (Guy de), «Histoire du château de Villarceaux » dans La Gazette illustrée des amateurs de jardins, 1928.Vasseur (Roland), « Villages du Vexin : Omerville » dans Société historique de Pontoise, Paris, 1988.Bulletin de l'Association Les Amis du Vexin français, n° 9, 1976.