Association des Amis du vieux Saint-Brice
Association loi 1901 créée en 1980, les Amis du vieux Saint-Brice (A.V.S.B.) ont pour vocation de favoriser la recherche et la diffusion de toute documentation sur l'histoire de Saint-Brice-sous-Forêt mais aussi la préservation de tous les sites et bâtiments qui peuvent être considérés comme témoins du passé.
Léon Peckre (1890-1969)
Léon Gustave Peckre est né à Lille le 18 avril 1890, au domicile de ses parents. Fils de Léon Valéry Joseph Peckre, boulanger, âgé de 27 ans, né à Quesnoy-sur-Deule (Nord) et de Marie-Louise Hennebicq, âgée de 22 ans.Il se marie le 17 mars 1919 à Savenay (Loire-Atlantique) avec sa marraine de guerre Stella Langrené, une réfugiée d'Hirson (Aisne) où elle était institutrice. Il a deux filles :
- Marie-Thérèse, née le 13 février 1927, décédée.
- Françoise, née le 13 décembre 1928. Sortie major de l'école de la Chambre de commerce de Paris, elle devient professeur de gestion et d'économie à l'Ecole commerciale de jeunes filles. Titulaire des Palmes académiques, elle se marie en 1955 avec Alfred Benoit (1896-1976), veuf. Elle est membre de l'A.V.S.B.
Il revient vivre avec son épouse à Hirson, où il décède en 1969.
Carrière militaire
Il devance l'appel en s'engageant en 1909 et participe aux combats de la Guerre de 1914-1918, notamment Verdun au sein du 276e Régiment d'infanterie (R.I.). Il est blessé le 27 juillet 1916 dans le bois de Bethelainville et finit la guerre avec le grade de lieutenant au sein du 76e R.I. Rappelé en 1939, il est affecté au 22e régiment régional en 1940. Fait prisonnier, il est envoyé à l'Oflag VIIIF. Rapatrié en qualité d'ancien combattant, il est démobilisé en août 1941. Il se retire alors à Hirson. Les nombreuses médailles obtenues attestent de son courage et de son patriotisme : médaille d'officier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 14-18 avec citation, médaille commémorative de la bataille de Verdun, Croix du combattant, Croix des vétérans belges, médaille de l'Association franco-belge des Anciens combattants de Charleroi et de Sambre et Meuse et médaille interalliée 14/18.
Léon Peckre vu par sa fille Françoise (propos recueillis par l'association des Amis du vieux Saint-Brice)
Léon Peckre était un homme précis, rigoureux, qui ne parlait que de la guerre. Patriote, il montrait volontiers les cicatrices d'une profonde blessure à la jambe. Il réclamait de ses filles le plus grand respect pour les souvenirs de guerre et les lieux de mémoire. Pour le 14 juillet, et le 11 novembre, il fixait aux fenêtres de la maison les drapeaux militaires français et belge qu'il gardait toujours chez lui ". L'une de ses filles, Françoise, se souvient du drapeau mouillé qui séchait dans la salle à manger, à cheval sur deux chaises, de visites très fréquentes dans les cimetières militaires de la région d'Hirson qui l'impressionnaient et en particulier d'un carré roumain qui l'intriguait. Son père répétait qu'il avait tellement fréquenté la mort pendant la guerre que sa vie actuelle était du "rabiot", du "rab"... Il n'avait plus d'illusions : "Que veux-tu qu'il nous arrive de plus, nous avons connu l'inimaginable, un cauchemar éveillé". Il répétait ces paroles : " Si tu ne tires pas sur le Boche qui est devant toi, c'est lui qui tire sur toi ! ". Son épouse disait qu'il était resté les deux pieds dans la tranchée de Verdun.