Peuplée de 1829 habitants (population légale totale 2010 en vigueur au 1er janvier 2013) appelés Charsiens et Charsiennes, la commune de Chars, située dans la région naturelle du Vexin, fait partie du canton de Marines et de l'arrondissement de Pontoise. Elle s'étend sur 1677 hectares.
Le nom de Chars viendrait du latin " (ex)sartum ", dont dérive le mot " essart ". La commune de Chars serait ainsi née du défrichement d'une partie de la forêt qui s'étendait de Beauvais à la Seine.
Sous Dagobert Ier, au VIIIe siècle, la commune est rattachée à l'abbaye de Saint-Denis tout comme Cergy et Epiais. Elle appartiendra au Vexin français aux Xe et XIe siècles. En 1167, puis à nouveau en 1198, le village et son château fort datant du XIe siècle sont pillés et brûlés par les Anglais. Peu après, le seigneur de Chars, Jean de Gisors, fait construire une nouvelle forteresse, qui prend le nom de Château-Gaillard. Elle sera détruite entre 1591 et 1594 par Henri IV.Au cours des siècles, la baronnie de Chars a appartenu à plusieurs maisons. On peut citer notamment la famille d'Aumont aux XIVe et XVe siècles, avec Pierre 1er qui crée en 1371 l'Hôtel-Dieu de la commune (un établissement existe toutefois dès 1306, par la volonté de Jeanne de Ferrière, arrière-petite-fille de Louis VIII) ; la famille de Rouville au XVIe siècle, avec Louis de Rouville, gouverneur de Dieppe, qui fait fortifier Chars en 1548 ; la famille de la Guesle, aux XVIe et XVIIe siècles ; le maréchal de Créqui au XVIIe siècle ; les familles de Rivié et de Gouy au XVIIIe siècle. Les Gouy seront les derniers seigneurs de Chars : la baronnie sera supprimée en 1793.
A l'époque de la Révolution française, le hameau de Bercagny est rattaché à la commune. Cet écart avait toujours connu un seigneur distinct de celui de Chars, jusqu'en 1706, date à laquelle Pierre de Rivié avait acquis les deux territoires.
En dehors du Château-Gaillard dont il ne subsiste aujourd'hui que des ruines, le village possède une église construite au XIIe siècle, remaniée aux XIIIe et XVIe siècles, restaurée au XIXe siècle. Placée sous le vocable de saint Sulpice, elle a été classée au titre des monuments historiques en 1912.
Bercagny posséda également une église, dédiée à saint Christophe. Fermée à l'époque révolutionnaire, elle fut détruite en 1820.
Au XIXe siècle, Chars accueille le chemin de fer : en 1868, la ligne Paris-Dieppe traverse le village du nord au sud. Une ligne d'intérêt locale, reliant Chars à Magny-en-Vexin à partir de 1871, sera complétée par la ligne Valmondois-Chars au début du XXe siècle.
Economiquement, la commune a longtemps connu une activité essentiellement céréalière et maraîchère. Des zones de marais ont permis de développer des cressonnières et il semble qu'au XVIIIe siècle, une partie de la population vivait de la pêche aux écrevisses, activité totalement disparue au tournant du XXe siècle. Dans sa monographie de 1899, l'instituteur mentionne toutefois une usine de fabrication d'objets en celluloïd, ainsi qu'une laiterie, installée dans la commune depuis le milieu des années 1860. Il évoque également de nombreuses carrières de calcaire souterraines, abandonnées ou reconverties en cultures de champignons.
La présence de la Viosne a quant à elle favorisé l'essor des moulins. Depuis le Moyen-Age, trois moulins à farine auraient existé dans la commune, ainsi qu'un moulin à drap et à huile. Le plus ancien de tous, le moulin de Noisement, existe toujours et est actuellement restauré par un propriétaire privé.
Monuments et/ou mobiliers remarquables :
- Eglise de Chars (XIIe siècle) classée en 1912
- Ruines du château Gaillard
- Moulin de Noisement
- Ancien Hôtel-Dieu